| DÉCLOUER, verbe trans. Détacher, défaire ce qui est fixé par des clous. Donner aux tapissiers le temps de déclouer les tentures, rideaux, etc. (Dumas fils, Dame Camélias,1848, p. 9).La caisse n'est pas ouverte encore. Je vais la déclouer (Bernanos, Joie,1929, p. 546).♦ Emploi pronom. à sens passif. C'est le liteau auquel ils [les saucissons] pendent qui se décloue, et toute la cochonaille dégringole (Pourrat, Gaspard,1930, p. 56). − P. métaph. J'y ai foutu ma baïonnette dans l'ventre, que j'pouvais plus la déclouer (Barbusse, Feu,1916, p. 281). ♦ Cf. clouer au pilori, s.v. clouer B 3.Il [M. Hugo] assure (...) que ses vers sont un pilori (...) Je m'y vois en compagnie de Pie IX! Je pense que Pie IX s'en tirera et me déclouera (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 220). Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. et subst. décloué.
α) Part. passé adj. Une table (...), toute déclouée (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 814).
β) Part. passé subst. Le pâle décloué du Golgotha (Huysmans, À rebours, 1884, p. 294). b) Le subst. masc. déclouage. Action de déclouer (cf. Goncourt, Journal, 1894, p. 703). c) Le subst. masc. déclouement. Action de déclouer; résultat de cette action. « Vous allez mieux, il me semble, disais-je dans la matinée à Daudet. − Mon cher, me répondait-il, vous savez, les gens qu'on crucifiait autrefois, on les déclouait un moment pour les faire souffrir plus longtemps; eh bien, je suis dans un moment de déclouement! » (Id., ibid., 1888, p. 807). Prononc. et Orth. : [deklue], (je) décloue [deklu]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xiiies. desclauer « rompre les anneaux du haubert » (Elie de Saint Gille, 1035 ds T.-L.); fin xiiies. descloer « ôter les clous de quelque chose » (Adenet Le Roi, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 1188). Dér. de clouer*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 55. |