| DÉCHIRANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de déchirer*. II.− Adj. Qui déchire. A.− Qui fait mal, qui suscite un malaise, qui indispose. 1. [En parlant de phénomènes physiques, de la nature, du corps] Un froid sec et déchirant; une faim déchirante; la lumière déchirante du magnésium. Une eau déchirante de froid (Montherl., Bestiaires,1926, p. 562). 2. [En parlant de bruits de voix] Le bruit déchirant d'une fusillade; le cri déchirant des trompettes; un coup de sifflet, un rire, un vacarme déchirant; pousser des cris déchirants. B.− Au fig. Qui déchire l'âme, le cœur, en touchant vivement, en émouvant profondément. Synon. bouleversant, pathétique.Un sentiment, un spectacle déchirant. Qui pourrait rendre ce mélange inouï de joie déchirante et de délicieuse douleur? (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 477): La plus déchirante beauté du monde est, à mon sens, d'être éphémère, et toujours condamnée. J'aime la vie comme une amante qu'on va mener à l'échafaud.
Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1909, p. 119. SYNT. Un souvenir déchirant; une angoisse, une plainte déchirante; la tristesse déchirante des adieux; déchirante imploration, lamentation, rupture, séparation; pousser de déchirants sanglots; d'une voix déchirante. − Emploi subst. La scène de la maréchale [dans la Maréchale d'Ancre] et de Borgia, (...) tout cela est d'un vrai, d'un déchirant, d'un sublime de passion qui amène les larmes (Sainte-Beuve, Corresp.,t. 1, 1818-69, p. 240). Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. déchiramment. D'une manière déchirante. Le pauvre logis rustique, (...) déchiramment sonore des sanglots de la mère (Goncourt, Journal, 1896, p. 902). Prononc. et Orth. : [deʃiʀ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. dep. 1835. Fréq. abs. littér. : 952. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 594, b) 1 047; xxes. : a) 1 251, b) 1 374. Bbg. Gohin 1903, p. 234. |