| DÉCHIQUETAGE, subst. masc. Action de déchiqueter et, p. méton., résultat de cette action. A.− [Correspond à déchiqueter A] :
1. Tous ses actes, (...) avaient eu la terreur de l'enfer pour mobile! (...) Il défaillait devant la souffrance physique, qui torture les os et les nerfs. L'idée du déchiquetage de la chair, de ce feu dont une étincelle fit évanouir sainte Thérèse, suffisait pour réveiller les couardises de son âme.
Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 242. − Spécialement 1. [En parlant d'une étoffe, d'un vêtement] :
2. ... sous sa veste (...) le « dépassant » en dents de scie de sa chemisette avait l'air du revers entrevu de quelque gilet absent, pareil à l'un de ceux qu'elle avait portés quelques années plus tôt et dont elle aimait que les bords eussent ce léger déchiquetage...
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 619. 2. [En parlant de l'horizon, d'un contour] :
3. L'Isis coule dans son paysage de prairies, avec de molles collines vertes dans le fond, et, pour faire l'autre fond, c'est le gracieux déchiquetage des constructions de la ville gothique.
Bourget, Ét. et portraits,Ét. angl., 1888, p. 230. Rem. On rencontre ds la docum. le synon. déchiquètement, subst. masc. Des maisons du quai on n'apercevait que la crête, un déchiquètement de toits, de cheminées, de clochers, d'un noir mat sur la clarté toujours remontante (A. Daudet, Jack, t. 1, 1876, p. 183). B.− [Correspond à déchiqueter B] :
4. ... quelle validité accorder à des raisonnements fondés sur un déchiquetage d'une règle, qui prétend couper les atomes en une infinité de morceaux?
Couffignal, Les Machines à penser,1964, p. 61. Prononc. : [deʃikta:ʒ]. Étymol. et Hist. [xives. dechiquetage d'apr. Dauzat 1964-73]; av. 1876 fig. (Sand, Corresp., t. 4, p. 197). Dér. de déchiqueter; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 5. |