| DÉBOUCLER, verbe trans. A.− [Correspond à boucler1] Dégager quelque chose d'une boucle. Déboucler une ceinture. Il se déchausse, déboucle son ceinturon et s'étend (Fromentin, Été Sahara,1857, p. 93).Le gendarme, docile, commence à déboucler les sangles, à dénouer les liens (Martin du G., Thib., Été14, 1936, p. 757). 1. P. ext. Détacher ce qui était attaché. − [L'obj. désigne une chose] On déboucle les couvertures, on les arrache, on les roule (Barbusse, Feu,1916, p. 265).Le capitaine déboucla sa culotte (Giono, Gr. troupeau,1931, p. 176): 1. Lorsque, dans les rangs de l'ennemi, nous voyions quelque soldat qui avait son pain bouclé sur le sac, ce malheureux était perdu d'avance; les plus hardis, à cinq ou six, couraient sur lui (...), ils le tuaient, ils débouclaient sa miche, et celui qui l'avait emportée l'enfilait tout de suite dans sa baïonnette.
Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870. p. 128. ♦ Emploi pronom. passif. Les souliers se débouclent. − Fig. [L'obj. désigne une pers. ou un animal] Libérer. Déboucler un prisonnier : 2. Monstre, à présent reprends ton vol.
Approche, que je te déboucle.
Je te lâche, ôte ton licol...
Hugo, Les Chansons des rues et des bois,Au cheval, 1865, p. 291. 2. Spéc. [L'obj. désigne un animal] Retirer l'anneau placé à la femelle pour empêcher l'accouplement. B.− [Correspond à boucler2] Défaire les boucles d'une chevelure. Des baigneuses qui sortent de l'eau sans être débouclées (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 303). Prononc. et Orth. : [debukle], (je) déboucle [debukl̥]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. desboucler; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. A. 1. 1154-73 trans. « enlever la bosse d'un bouclier » ecu desboclé (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 17165) en a. fr. seulement; 2. 1180-1200 intrans. « se défaire (de ce qui est attaché par une boucle) » (Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke, P. Rasche, 1255); 1330-32 trans. (G. de Digulleville, Pèlerinage vie hum., 4747 ds T.-L.). B. 1. a) 1594 [éd.] fig. « libérer l'accès de quelque chose » (Sat. Men., éd. E. Tricotel, t. 1, p. 98); b) 1836 fig. et fam. (Vidocq, Voleurs, t. 1, p. 94 : Déboucler. Ouvrir à un prisonnier les portes de son cabanon); 2. 1704 « défaire les boucles de cheveux » (Trév.). A dér. de boucle*; préf. dé-*; dés. -er. B dér. de boucler1*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 45. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 415. |