| DÉBONNAIRETÉ, subst. fém. [Gén. à propos d'une pers., de son caractère, de son comportement] Qualité de celui/celle/ce qui est débonnaire. A.− Bonté, disposition à se montrer favorable et secourable à autrui. (Quasi-)synon. bienveillance, générosité, humanité, mansuétude; (quasi-)anton. cruauté, dureté, méchanceté.Le fruit de la grande bonté de votre loi, et de la débonnaireté de votre accueil (Kahn, Conte,1898, p. 310-311).Vos yeux (...) on y lit la bonté, le songe, le dévouement, la richesse et la débonnaireté de l'âme (Arnoux, Calendr.,1946, p. 176): 1. Les princes demandaient que l'on fît cesser ces désordres, en suivant les règles d'une bonne justice; ils voulaient pourtant que cette justice fût toute paternelle; ils déclaraient surtout que, selon la coutume de la noble maison de France, si accoutumée à la débonnaireté et à la pitié, ils souhaitaient qu'on ne gardât ni rancune ni malveillance...
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-24, p. 362. B.− Par affaiblissement. Facilité accommodante, familiarité amicale, indulgente dans les rapports avec autrui. (Quasi-)synon. clémence, douceur, indulgence, tolérance; (quasi-)anton. intransigeance, sévérité.Il (...) s'assit avec une débonnaireté assez mal jouée, et entama son petit discours (Pourrat, Gaspard,1930, p. 186). − P. anal. [À propos d'un animal] C'est un vieux chien (...) sa force cède pour moi (...) à une débonnaireté sans borne (Genevoix, L'Assassin,1948, p. 95). C.− Péj. Complaisance excessive, par faiblesse de tempérament ou par bêtise. (Quasi-)synon. mollesse.Celui qui n'a pas de caractère du tout n'irrite jamais personne et recueille les avantages de sa continuelle débonnaireté (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 1, 1858, p. 85).Je suis niais à force d'indulgence, et toujours dupe de ma débonnaireté (Amiel, Journal,1866, p. 321): 2. L'Empereur s'est mis à rire (...) qu'est-ce que la popularité, la débonnaireté? disait-il. Qui fut plus populaire, plus débonnaire que le malheureux Louis XVI? Pourtant quelle a été sa destinée? Il a péri! C'est qu'il faut servir dignement le peuple, et ne pas s'occuper de lui plaire : la belle manière de le gagner, c'est de lui faire du bien; ...
Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 272. − En partic. [À l'égard d'un conjoint] Souffrirai-je (...) qu'elle se moque de moi avec son amant! Faudra-t-il que tout Verrières fasse des gorges chaudes sur ma débonnaireté? (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 125). Prononc. et Orth. : [debɔnε
ʀte]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. Ca 1170 debonereté « noblesse » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1486); 1249 « bonté » (Jean Sarrasin, 13, 3 ds T.-L.); 1580 péj. débonnaireté, et mollesse (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, I, 1, p. 28). Dér. de débonnaire*; suff. -té*. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. Ac. Fr. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, no5, p. 99. |