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DUELLISTE, subst. masc.
A.− Personne qui se bat en duel. Les duellistes, sous Louis XIII, furent poursuivis suivant toute la rigueur des ordonnances (Jouy, Hermite,t. 3, 1813, p. 246).Face à face, ils se dévisageaient tous, se tâtaient comme les duellistes au début d'une affaire (Zola, Argent,1891, p. 328).
B.− P. ext. [Avec une valeur intensive] Personne qui cherche les occasions de se battre en duel, qui a l'habitude de se battre en duel. Un duelliste émérite; un fameux duelliste. Un duelliste de profession (Ac.). Synon. péj. bretteur, ferrailleur.Les jeunes gens de Belfort, (...) sont tous duellistes; les maîtres d'armes de la garnison sont modestes avec eux (Michelet, Journal,1838, p. 287):
... sa force nonpareille à l'épée m'étonne, elle passe les habiletés connues. Girolamo ni Paraguante, les célèbres maîtres d'armes, n'ont un jeu plus serré. Je l'ai bien observé en cette rencontre, et nos plus fameux duellistes n'y feraient que blanchir. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 248.
Prononc. et Orth. : [dɥ εlist] ou, par harmonisation vocalique, [dɥ εlist]. DG transcrit [ll] double. Fér. 1768 signale que le mot s'écrit avec 2l mais se prononce avec [l] simple. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. duéliste. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Apr. 1578 adj. « relatif aux duels » (Brantôme, Discours sur les duels, VI, 289 ds Hug. : loix duellistes); id. « spécialiste en duels » (Id., ibid., 298, ibid. : docteurs duellistes), attest. isolées; 2. 1623 subst. « celui qui se bat en duel » (Ch. Sorel, Francion, éd. Colombey, p. 274 ds IGLF). Dér. de duel1*, suff. -iste*; le sens 2 est peut-être dû à l'infl. de l'ital. duellista « id. », attesté dep. xves. d'apr. DEI (cf. duelliant « id. », Brantôme ds Hug., adaptation de l'ital. duellante, proprement part. prés. de duellare « se battre en duel »). Fréq. abs. littér. : 47. Bbg. Wind 1928, p. 133.