| DRÔLESSE, subst. fém. A.− Vieilli, péj. Fille ou femme de mauvaise vie (cf. drôle II A).Cet homme s'est ruiné pour une drôlesse; s'acoquiner avec une drôlesse. Riant, sautant, buvant, sans un instinct moral, Comme une drôlesse ivre au bras d'un caporal (Hugo, Châtim.,1853, p. 359).On sait qu'une drôlesse s'est donnée à l'un et à l'autre (Bourget, Physiol. am. mod.,1890, p. 378): ... et l'on a, pour quelque temps, envoyé cette créature à Paris, afin de laisser oublier l'affaire... La drôlesse a été très bien élevée. C'est la fille d'un ministre, elle parle le français comme si c'était sa langue maternelle; elle ne sait et ne pourra jamais savoir ce qu'elle fait là.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1844, p. 158. B.− Vx ou région. (Ouest et Sud) sans connotation dépréc., fam. Petite fille ou jeune fille. Allons, gros papa, ne faites pas l'enflé de dignité, le gars Léon m'a dit l'affaire; il aime la petite drôlesse, et elle l'aime en retour, ce qui est assez probable (Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 349). Prononc. et Orth. : [dʀolεs]. Cf. drôle. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. Av. 1592 drollesses (Cholières, Contes, t. 1, Matinée 5, p. 163 ds Littré). Dér. de drôle*; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 91. Bbg. Mellot (J.). « Sagesse d'un Louis Racine je t'envie ». Vie Lang. 1969, p. 639. |