| DRILLE1, subst. masc. A.− Vx. Soldat vagabond. Synon. soudard : 1. Au signal du plaisir,
Dans la chambre du drille
Tu peux bien entrer fille,
Mais non fille en sortir.
Nerval, Faust,1840, 2epart., p. 150. B.− Familier − Bon, joyeux drille. Bon, joyeux compagnon. Synon. gai luron, bon vivant.Ceux-ci [les Pénitents-Bleus], qui étaient de bons et joyeux drilles lui firent un accueil enthousiaste [à Barnabé] (F. Fabre, Barnabé,1875, p. 331). − Pauvre drille (Ac. 1798-1932). Pauvre diable, misérable. − (Plus ou moins) péj. Joyeux, vieux drille. Libertin. Lorsqu'elle était encor toute petite fille, Sa jeunesse tenta les désirs d'un vieux drille (Richepin, Chans. gueux,1876, p. 52): 2. − Et le vieux, qui est-ce?
− Mick? C'est un brave homme, mais un joyeux drille. Je crois qu'il n'a jamais dessoûlé. Il a bu tout le bien qui lui venait de ses parents avec des drôlesses et, maintenant, il a fallu qu'il en épouse une, à son âge!
Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 108. Prononc. et Orth. : [dʀij]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1628 « soldat vagabond » (O. Chéreau, Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé, p. 33) − 1755, Saint-Simon ds Littré; 2. 1680 « plaisant compagnon » (Rich. : bon drille). Se rattache peut-être à drilles « chiffon, guenille » : soit issu d'un syntagme tel que [soldat vêtu de] drilles, soit issu du m. fr. soudrille (xvies., FEW t. 12, p. 53b), croisement de soudard* et de drilles*. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 193, 278; Lang. par. 1920, p. 305; Sources t. 1 1972 [1925], p. 161, 351, 352; t. 2 1972 [1925], p. 137, 200, 201, 284; t. 3 1972 [1930], p. 61, 256, 257, 304, 307, 317. − Teppe (J.). Joyeux drille... Vie Lang. 1971, pp. 562-563. − Thurneysen 1884, pp. 97-98. |