| DRAMATISATION, subst. fém. A.− CRIT., vx, emploi métaph. Fait de mettre dans une forme propre au drame. La dramatisation de la vie, d'un conte. Les esquisses les plus impérieuses de Delacroix étaient encore des dramatisations; ce que Manet entreprend dans certaines toiles est une picturalisation du monde (Malraux, Voix sil.,1951, p. 115): 1. Les caractères principaux de la maturité artistique de Beethoven (...) sont : l'importance et la dramatisation de l'idée musicale; l'organisation du développement.
Marliave, Les Quatuors de Beethoven,1925, p. 60. B.− P. ext., usuel. Fait de présenter sous une forme dramatique, exagérément pathétique. Douleur sans dramatisation. Ce goût de la dramatisation devient un goût de l'horrible, du macabre, de l'anormal, du défendu (Mounier, Traité caract.,1946, p. 252): 2. ... mon esprit mis en mouvement sur un sujet donné, il y a en lui un besoin brusque de foncer sur ce qu'il voit, besoin que je surveille au maximum, mais qui ne m'en donne pas moins fort à faire : ceci ayant pour résultat une tendance, chez moi quasi invincible, à la dramatisation spirituelle.
Du Bos, Journal,1923, p. 310. Prononc. : [dʀamatizasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1857 théâtre (Ch. d'Héricault,
Œuvres de Coquillart, Paris, P. Jannet, t. I, p. CXL [préface] : caractères de la littérature plus particulièrement bourgeoise, le goût de la dramatisation, un art naturel de mise en scène et l'observation des alentours); 1889 fig. « action de dramatiser » (Goncourt, Journal, p. 933). Dér. du rad. de dramatiser*; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. : 24. |