| DOUCINE, subst. fém. A.− MUS. ANC. Instrument à anche, proche du hautbois, dont le fût percé de cinq à huit trous se termine par un pavillon évasé. On y entend tour à tour les orgues, le cornet d'Allemagne, la doucine, un motet, des flûtes, un luth avec des voix, des tambourins (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 12). B.− TECHNOLOGIE 1. Moulure formée de deux arcs de cercle, l'un convexe en haut, l'autre concave en bas, terminant ordinairement les corniches en architecture et employé comme ornementation en menuiserie. Doucine droite, renversée; moulure à doucine. Meuble T.S.F. (...) socle à doucine (Catal. de jouets [Bazar de l'Hôtel de ville], 1936) : Cette grandeur impersonnelle et voulue est principalement obtenue par des structures rectilignes : des vastes surfaces planes se coupent à angles droits. Meubles et sièges présentent des arêtes vives, que rien ne dissimule. La mouluration est bannie; aucun chanfrein, aucune doucine, ne vient amortir l'angle d'un meuble. Si quelques moulures subsistent, elles sont d'une pauvreté telle qu'elles perdent tout intérêt décoratif.
Viaux, Le Meuble en France,1962, p. 133. 2. [P. anal. de forme] Rabot de menuisier utilisé pour faire des moulures et dont le fer a la forme d'une doucine. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965. Prononc. et Orth. : [dusin]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1280 douçaine « instrument de musique » (Adenet Le Roi, Cleomades, éd. A. Henry, 7256); ca 1450 doucine (Présentation des joyaux, 108, Picot et Nyrop, Nouv. rec. de farces, p. 187 ds Gdf.), signalé comme ,,vieux mot`` ds Trév. 1752-1771; 2. 1520-37 archit. doulcine (Sagredo, Raison d'archit. antique, 12 vo, Paris ds Cah. lexicol., t. 18, pp. 106-107); 3. 1755 « rabot de menuisier » (Encyclop.). Dér. du rad. fém. de doux, douce*; suff. -ain(e)* supplanté par -in* (v. Nyrop t. 3, § 165, 20). Bbg. Archit. 1972, p. 128, 206. − Lew. 1960, p. 308, 314, 331. − Quem. 2es. t. 3, 1972. |