| DOUCHER, verbe trans. A.− Domaine physique concr.Projeter de l'eau sur le corps de (quelqu'un) sous forme de jet, à des fins hygiéniques ou thérapeutiques. La sibylle sera adorée comme prêtresse ou douchée comme hystérique (Maurois, Silences Bramble,1918, p. 192): 1. « Douche-moi », dit Brunet. Il ôte son caleçon, sa chair jubile sous la grêle astringente...
Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 252. ♦ Emploi pronom. Prendre une douche. Je courus à ma salle de bains et me lavai et me douchai pendant trois heures (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 228). Rem. La docum. atteste un emploi subst. du part. passé. Couvrir les hurlements du douché (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 251). − [Le suj. est le nom du liquide] Arroser, asperger. L'eau jaillit d'une bouche de nickel, doucha ses poignets, rebondit sur la porcelaine d'un lavabo immense (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 63). − P. anal. Se faire doucher.Être exposé à la pluie. Synon. fam. rincer, saucer. B.− Au fig. 1. [Le compl. désigne une pers.] Infliger une déception à (quelqu'un), rabattre l'exaltation de (quelqu'un) : 2. Il lui releva la tête, d'un doigt au menton, la baisa sur le front, sans qu'elle fît un geste. Un peu douché, il se remit en marche...
Montherlant, Les Jeunes filles,1936, p. 1044. 2. [Le compl. désigne un état d'esprit (excitation, zèle)] Diminuer. L'appréhension du retour de Marino, qui douchait vaguement les enthousiasmes (Gracq, Syrtes,1951, p. 242). Prononc. et Orth. : [duʃe], (je) douche [duʃ]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1762 (Ac.). Dér. de douche*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 27. |