| DOUCETTEMENT, adv. Vx. Très doucement. A.− [Correspond à doucement A] 1. [Correspond à doucement A 1] D'une manière très douce aux sens (en particulier à l'ouïe). [Brulette] se prit à chanter; mais tout doucettement, car il ne convient guère de brailler un jour de première communion (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 14).Un plat où crépitaient doucettement trois grives bardées de lard (Favre, Xavière,1890, p. 202). 2. [Correspond à doucement A 3] D'une manière très progressive, lente. J'ai été prise de dégoût pour l'existence comme une tourterelle dépareillée, j'ai trouvé de la douceur à mourir, et je mourais tout doucettement (Balzac, Mém. jeunes mariées,1842, p. 150).Et elle fut longtemps malade d'une petite fièvre qui la consumait tout doucettement (Sand, F. le Champi,1850, p. 121).Ça ne vient pas tout d'un coup! pan...! les rhumatismes!... mais tout doucettement, progressivement (Gyp, Docteurs,1892, p. 85). 3. Fam. [Correspond à doucement A 4] (Aller) doucettement. Il [saint Antoine] va doucettement (Flaub., Corresp.,1870, p. 136). B.− [Correspond à doucement C] Très doucement, sans brusquerie ni violence; avec des gestes mesurés, des manières délicates. Il [du Croisier] salua, prit le fauteuil que lui avançait le notaire, s'y assit tout doucettement (Balzac, Cabinet,1839, p. 81).Les mômes arrivaient sur l'estrade, tout doucettement, au petit pas (Flaub., Corresp.,1857, p. 218). − En exclamation : (Elle court à la table mouiller son mouchoir, et revient tamponner le front du vieux, qui se ranime.) Là... Là... mon doucet, mon quignon... Là... Doucement, doucettement...
Martin du Gard, Le Testament du Père Leleu,1920, I, p. 1148. Prononc. et Orth. : [dusεtmɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. Ca 1230 doucetement (Chevalier deux épées, 4553 ds T.-L.). Dér. de l'adj. doucet, -ette*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 254. − Quem. 2es. t. 3, 1972. |