| DOUCEREUSEMENT, adv. Péjoratif A.− [Employé avec un adj.] 1. D'une douceur désagréable, fade. Une sorte de saveur doucereusement amère (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 194). 2. Au fig. D'une douceur hypocrite. Synon. insidieusement.Son action la plus noire, sa trahison la plus basse, ce fut le livre doucereusement perfide, empoisonné, puis glacé au sucre, qu'il [Arthur Meyer] a consacré récemment à notre très chère amie Madame de Loynes (L. Daudet, Fant. et viv.,1914, p. 198). B.− [Employé avec un verbe] 1. Rare. D'une manière douce, agréable aux sens. C consumait doucereusement un havane et s'enveloppait de flocons de fumée blanche (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 132). 2. Au fig. D'une douceur affectée, hypocrite. Sainte-Beuve, quand il nous échappe un mot vif ou méchant, nous regardant un peu comme des serpents; il nous donne la main doucereusement, mais avec une sorte de réserve (Goncourt, Journal,1863, p. 1229).Une vieille fermière, qui (...) parlait en renfonçant la tête dedans sa carapace, la tordant de côté et doucereusement levant vers lui sa face comme à la confession (Rolland, Colas Breugnon,1919, p. 97). Prononc. : [dusʀøzmɑ
̃]. Étymol. et Hist. 1291-1328 « doucement » (Ovide moralisé, éd. de Boer, X, 2732). Dér. du rad. fém. de doucereux, -euse*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 326. |