| DONNEUR, EUSE, subst. A.− Celui, celle qui donne; celui, celle qui aime à donner. Donneur d'eau bénite; donneur d'avis, de conseils. Elle [MmeLepic] reste très donneuse. Autrefois, c'était par charité, puis, ce fut par orgueil. Maintenant, c'est par humilité (Renard, Journal,1902-03, p. 837): ... quand il [Costals] couche avec une femme... il éprouve avec ivresse sa prodigalité : donneur de joie, donneur de paix, de chaleur, de force, de plaisir, ces richesses qu'il dispense le comblent.
Beauvoir, Le Deuxième sexe,t. 1, 1949, p. 320. ♦ En partic. L'administration générale de l'Assistance publique, à Paris, fait connaître que le Centre de donneuses de lait de la Maternité de Paris... a rouvert ses portes au public. Ce Centre délivre, sur ordonnance médicale aux enfants débiles des biberons de lait de femme (L'Œuvre,5 mars 1941). ♦ DR. COMM. Donneur d'aval*. − Spécialement 1. MÉD. ,,Personne qui fait don de son sang, d'un fragment de tissu ou d'un de ses organes en vue de leur utilisation thérapeutique chez une autre personne`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Donneur de sang; donneur (de sang) universel. Il faut avoir recours... à un donneur atteint pour la première fois de rougeole (Teissier dsNouv. Traité Méd.,fasc. 2, 1928, p. 213). 2. JEUX, au masc. Le donneur. Le joueur qui donne, qui distribue les cartes. Il faut d'abord déterminer (par tirage au sort par exemple) le joueur qui distribuera les cartes en première position, on l'appelle le donneur (M. Bacon, Découvrons le bridge,Paris, F. Nathan, 1969, p. 14). B.− Celui, celle qui donne, qui dénonce quelqu'un à la police; indicateur de la police. C'est un donneur, fais-toi gaffe (Lacassagne, Arg.« milieu », 1928, p. 76). − P. mépris. [Au fém., en parlant d'un homme] Pierre, avec un profond mépris, jette entre ses dents [à Lucien] : − sale petite donneuse! (Sartre, Jeux sont faits,1947, p. 19). Prononc. et Orth. : [dɔnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1740. Fér. Crit. t. 2 1787 écrit doneur. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « celui qui donne » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, IX, 21); 2. 1901 arg. (Bruant, s.v. dénonciateur). Dér. de donner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 78. Bbg. Don et ses dér. Actual. terminol. 1974, t. 7, no3, p. 4. − Gottsch. Redens. 1930, p. 404. − Quem. Fichier. |