| DJELLABA(H),(DJELLABA, DJELLABAH) subst. fém. Longue robe (en laine, coton ou drap), à manches longues et le plus souvent à capuchon, ouverte sur la poitrine, portée par les hommes et les femmes dans le monde arabe : Pour le touriste et l'étranger, le voile délimite à la fois la société algérienne et sa composante féminine. Chez l'homme algérien, par contre, peuvent se décrire des modifications régionales mineures : fez dans les centres urbains, turbans et djellabas dans les campagnes. Le vêtement masculin admet une certaine marge de choix, un minimum d'hétérogénéité.
F. Fanon, Sociologie d'une Révolution,Paris, Maspero, 1959, p. 17. Prononc. et Orth. : [dʒ
ε(l)laba]. [l] simple ds Pt Lar. 1968, Warn. 1968 et Lar. Lang. fr.; [l] ou [ll] double ds Pt. Rob. et Rob. Suppl. 1970. Le plus souvent écrit djellaba. La graph. avec h, djellabah, se rencontre ds Leloir 1961 et, pour la docum., ds Gide, Faux-monn., 1925, p. 979, ds Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1611. La graph. avec accent circonflexe est donnée ds Lar. 20e, djellâba; cet accent devient tiret ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. comme en arabe. La var. jellaba est signalée ds Nouv. Lar. ill. Étymol. et Hist. 1743 jilleba (Voyages de Mr. Shaw, trad. de l'angl., La Haye, t. 1, p. 378 ds Nasser Thèse compl. 1967, p. 48 : Quelques uns [en Afrique du Nord] portent [...] une veste ou tunique fort étroite qu'ils nomment Jilleba); 1844 djellâba (Carette, Recherches sur la géogr. et le commerce de l'Algérie méridionale, p. 109 ds Dozy t. 1, p. 205a); 1849 (F. Jacquot, Expédition du Général Cavaignac dans le Sahara algérien, Paris, p. 207 : [Les Touareg] mettent ordinairement trois blouses [djellaba, sâmia, lebni]). Empr. à l'ar.ǧallāba, ǧallābiyya « doit signifier, soit un vêtement que portent les ǧallāb, les marchands d'esclaves, soit un vêtement que ceux-ci font porter aux esclaves » (Dozy, loc. cit.). Le mot ǧallābiyya est attesté en ar. dès le xiiies., transcrit gelibîa en 1505 (ibid.). Fréq. abs. littér. : 3. |