| DIÉRÈSE, subst. fém. A.− LING. Prononciation en deux syllabes distinctes de deux voyelles successives d'un même mot. Une diérèse indiquée par un tréma (ex. : maïs). Anton. synérèse, crase : 1. Des mots que nous prononçons avec i consonne sont prononcés en vers avec i voyelle : on dit qu'on fait la diérèse; ainsi nation fait en prose deux syllabes, et en vers trois : na-ti-on.
H. Bonnard,Notions de style, de versif. et d'hist. de la lang. fr.,Paris, S.U.D.E.L.,1960,p. 67. 2. Il [Victor Hugo] semble avoir une prédilection pour les hiatus intérieurs (...) leur caractère expressif lui plaît (...) mais bien souvent il force un peu la « note » en employant la « diérèse ». C'est le cas pour lampion, lion, rébellion; mais piastre qui pourrait être lui aussi compté pour 3 syllabes, n'en comporte que 2.
J. Chaillet, Ét. de gramm. et de style,Paris, Bordas, t. 2, 1969, p. 84. B.− BIOL. Opération consistant à diviser, à dilater ou à séparer des parties dont le rapprochement, l'union ou la continuité sont nuisibles (cf. Ac. 1932). Prononc. et Orth. : [djeʀ
ε:z]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1529 prosodie diérèse est division d'une syllabe en deux (Traité de l'art d'orthographie gallicane, Mélanges Picot, t. II, ds Fr. mod. t. 5, p. 74); 2. 1841 chir. (A.-F. Chomel, Elémens de pathologie gén., 646 − C. H. ds Quem. Fichier). Empr. au gr.
δ
ι
α
ι
́
ρ
ε
σ
ι
ς « division, séparation », terme de phon. et terme de prosodie. Bbg. Tournemille (J.). Diérèse. Vie Lang. 1961, pp. 447-448. |