| DISTENDRE, verbe trans. A.− Augmenter le volume ou la surface d'un corps en le soumettant à une très forte tension. Distendre la peau, la bouche, les lèvres, une paroi. La frayeur distend toutes les prunelles (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 393). − Emploi pronom. à sens passif. Comme un ressort qui se distend, elle traverse d'un pas précipité l'allée (Goncourt, Journal,1892, p. 255).Sa bouche se distendit (Schwob, Monelle,1894, p. 32). B.− Au fig. Relâcher les liens qui resserrent un tout ou qui unissent plusieurs choses ou plusieurs personnes. Distendre le cœur, l'esprit. Douze mois suffisent (...) à distendre une amitié (Martin du G., Devenir,1909, p. 124): 1. ... des récréations distendent l'âme comprimée, permettent de déverser le trop plein, de se détendre...
Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 165. − Emploi pronom. passif. Voir se distendre les liens entre la France et son unique alliée (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 137): 2. Les pensées se faisaient plus lentes et plus rares; elles semblaient se distendre, s'allonger en durée afin d'arriver à remplir le temps sans y laisser des vides, des intervalles de non-être.
Loti, Pêcheur d'Islande,1886, p. 185. Prononc. et Orth. : [distɑ
̃:dʀ
̥], (je) distends [distɑ
̃], distendu [distɑ
̃dy]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1478 pronom. (N. Panis, trad. de La Chirurgie de G. de Chauliac, fo145 d'apr. Sigurs, p. 530) − Paré ds DG; à nouv. 1721 (Trév.). Empr. avec infl. de tendre*, au lat. class.distendere « étendre, tendre, gonfler, torturer ». Fréq. abs. littér. : 154. |