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DISSIDENCE, subst. fém.
A.− Au sing. [Désignant une situation ou un processus]
1. Vieilli. Action ou état d'une personne ou d'un groupe de personnes qui, en raison de divergences doctrinales, se sépare d'une communauté religieuse, politique, philosophique. Églises dissidentes. La dissidence des protestants, qui vivaient cependant en repos, éveillait des appréhensions constantes (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 232).Une intensification de la controverse qui devait aboutir, lors du congrès d'avril 1957 [de l'Union générale des étudiants musulmans d'Algérie], à la dissidence de 17 associations (Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p. 74).
2. Usuel. Action ou état d'une personne ou d'un groupe de personnes qui ne reconnaît plus l'autorité politique à laquelle il se soumettait jusqu'alors. Un mouvement de dissidence; se mettre, vivre en dissidence. Synon. rébellion, sécession.C'est en poussant devant eux les mercenaires de la dissidence que les Anglais se sont jetés sur la Syrie (L'Œuvre,9-10 juin 1941).Des rajahs révoltés ou entrés en dissidence (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 12):
1. Il y eut un certain nombre de morts et cette situation a obligé nos troupes à riposter et, bien entendu, à rétablir l'ordre; ce qu'elles ont fait partout, excepté au Djebel Druze où il n'y a que des escadrons druzes, c'est-à-dire autochtones, commandés par des Druzes dont une partie s'est plus ou moins mise en dissidence. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 525.
P. ext., CRIT. Refus d'une autorité politique ou idéologique. Il est possible de séparer la littérature de consentement (...) et la littérature de dissidence qui commence avec les temps modernes (Camus, Homme rév.,1951, p. 320).
P. méton. Groupe de dissidents, territoire qu'ils occupent. Rejoindre la dissidence. Les recherches et les sauvetages nous ont contraints d'atterrir souvent en dissidence (Saint-Exup., Terre Hommes,1939, p. 175).
B.− Au sing. ou au plur. [Désignant la cause ou le résultat d'une dissidence]
1. Divergence doctrinale (qui peut entraîner ou entraîne une scission dans une communauté religieuse, politique ou philosophique). Dissidence religieuse, dogmatique, politique. L'écartèlement de la doctrine hégélienne entre ses zélateurs de droite et de gauche, les dissidences monumentales à l'intérieur du marxisme (Breton, Manif. Surréal., Prolégomènes à un 3eMan., 1942, p. 194):
2. Guillaume ayant repris le plan de Jacques II, de réunir toutes les sectes dissidentes, il fallait saisir et fixer, parmi les dissidences des différentes sectes, le point qui leur était commun à toutes... Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,t. 1, 1829, p. 83.
[Constr. avec un compl. prép. désignant l'objet sur lequel porte la divergence de conception] Dissidence d'opinion, d'idées, de doctrines, de goûts. L'incompatibilité des deux philosophies doit éclater chez la plupart des intelligences, trop peu touchées d'ordinaire des simples dissidences de méthode, quoique celles-ci soient au fond les plus graves (Comte, Esprit posit.,1844, p. 52).Je suivis les funérailles de ce grand mort [Gustave Moreau] aux côtés du fameux Degas dont l'amitié (...) survivait aux dissidences d'art qui désunirent les deux anciens amis (Montesquiou, Mém.,t. 2, 1921, p. 236).
2. P. ext. Désaccord, dissentiment. Croyez que quelques dissidences qui portent parfois sur les détails (...) ne m'empêchent pas d'apprécier tout ce qu'il y a de docte et d'éclatant dans une telle œuvre [l' « Histoire de France »] (Sainte-Beuve, Corresp.[avec Michelet], t. 5, 1818-69, p. 431).
[Constr. avec un compl. désignant une ou plusieurs pers.]
Dissidence avec (suivi d'un n. désignant une pers. ou d'un terme abstr.).Mes dissidences avec la lettre des lois de l'Église (Sand, Corresp.,t. 2, 1812-76, p. 235).
Dissidence entre (suivi de 2 compl. désignant une pers. ou un groupe de pers.).Il y a dissidence entre mon jugement et mon action (J. Simon, Devoir,1854, p. 45).Une dissidence entre deux familles (Barrès, Pays Lev.,t. 1, 1923, p. 73).
Prononc. et Orth. : [disidɑ ̃:s]. Mais [ss] double ds Fél. 1851, Littré, DG et, facultativement, ds Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968. Le mot est admis ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. [xves. d'apr. Bl.-W.]; 1585 (Ph. de Marnix, Écrits polit. et histor., p. 331 ds Hug.); rare av. 1787 (Fér.). Empr. au lat. impérialdissidentia « opposition, désaccord ». Fréq. abs. littér. : 107. Bbg. Gohin 1903, p. 267.