| DISPENSATEUR, TRICE, subst. et adj. Littér. [En parlant d'un humain ou d'un inanimé personnifié] .
I.− Subst. Celui qui dispense (cf. dispenser B), distribue. Sage, juste dispensateur des bienfaits du prince; la dispensatrice des plaisirs et des joies. Synon. répartiteur, distributeur.Le prêtre, fier d'être le dispensateur de l'idéal (Renan, Drames philos.,Append. Abbesse Jouarre, 1888, p. 577): Pourquoi ne se consacrerait-il pas tout entier [Saccard] à l'administration des bonnes œuvres de la princesse? (...) devenir le dispensateur de cette royale charité, canaliser ce flot d'or qui coulait sur Paris.
Zola, L'Argent,1891, p. 56. SYNT. Les dispensateurs du pouvoir, des richesses; les ministres du culte et dispensateurs des mystères de Dieu. Il éprouvait de la joie à se sentir le dispensateur d'une santé, passagère sans doute, mais si appréciable (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 251). Herder, ce génial dispensateur d'idées (Béguin, Âme romant., 1939, p. 58). II.− Emploi adj. Qui dispense (cf. dispenser B), distribue. Les livres dispensateurs de science. Une munificence de geste dispensateur (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 208). SYNT. Rêves dispensateurs de voluptés parfaites; banques centrales dispensatrices de devises; auteur dispensateur d'illusion; paroles dispensatrices de bonheur; mains dispensatrices de joies. Prononc. et Orth. : [dispɑ
̃satœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1174 despensatur « celui qui sert, qui s'occupe de » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2910)]; cf. 1374 curateur ou dispensateur (Oresme,
Œconomiques, éd. A.-D. Menut, 336a); en partic. 1541 « celui qui distribue » (Calvin, Instit., 106 ds Littré). Empr. au lat. class.dispensator « administrateur, intendant », lat. chrét. « celui qui dispense (en partic. les choses divines) » (Blaise); cf. ca 1200 dispensëor de la glise (Dialogue Grégoire, 152, 19 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 84. |