| DISCUTEUR, EUSE, adj. et subst. I.− Adj. Enclin, porté à la discussion : 1. Les uns après les autres, par couples, par groupes discuteurs, grands et petits, enfants et jeunes gens, tous les compagnons arrivaient et se laissaient tomber sur l'herbe, autour de Suzanne.
Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 154. 2. Celles-ci [les consciences immobiles] se sont bien, à l'origine, engagées dans une vie morale, à laquelle on pouvait reprocher seulement d'être un peu contrainte et discuteuse.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 695. II.− Subst., souvent péj. Celui, celle qui aime à discuter, qui n'accepte rien sans discussion : 3. Vous êtes, mon cher Monsieur de Gobineau, un très aimable, très spirituel et très peu orthodoxe discuteur avec lequel je ne veux point continuer la guerre.
Tocqueville, Corresp.[avec Gobineau], 1843, p. 67. 4. Quiconque l'eût observé à ce moment solennel eût été frappé de la netteté de son regard qui n'était point celui d'un homme entraîné par un rêve, mais plutôt d'un discuteur hardi et tenace qui donne tout son effort contre un rival à demi vaincu, et cherche à s'emparer de sa pensée.
Bernanos, L'Imposture,1927, p. 324. Prononc. : [diskytœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. Av. 1490 (Mist. de la Passion, ms. Troyes, fo22 rods Gdf. Compl.), inusité aux xviieet xviiies., repris au xixes, Dér. du rad. de discuter*; suff. -eur2*. |