| DISCULPER, verbe trans. DR. Prouver que quelqu'un est inculpé à tort. Disculper le coupable. Un député a fait un long discours pour disculper la municipalité de Nancy (Marat, Pamphlets,L'Affreux Réveil, 1790, p. 241):1. ... Henry, qui faisait des faux pour prouver la culpabilité de l'innocent et disculper le complice de sa propre trahison.
Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 519. − P. ext. Justifier (contre une accusation réelle ou possible), innocenter. J'admirais avec quelle ingéniosité elle mettait en avant ce qui pouvait disculper son enfant (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1156). − Emploi pronom. réfl. Prouver son innocence; se justifier. J'étais plutôt distrait, je pensais au vieux lépreux de Naples, que j'avais tué. Aujourd'hui, je ne vais pas chercher à me disculper (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 226): 2. Je suis si las des polémiques, des exclusives, des fanatismes! (...) Auprès de toi je n'ai pas à me disculper, je n'ai pas à plaider, je n'ai pas à prouver; je trouve la paix, ...
Saint-Exupéry, Lettre à un otage,1943, p. 404. Rem. La plupart des dict. enregistrent le subst. fém. disculpation. Action de disculper ou de se justifier. Prononc. et Orth. : [diskylpe], (je) disculpe [diskylp]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1535 discoulper (N. de Troyes, Grand Parangon, 45 ds Hug.) − 1639 ds Gdf. Compl.; 1615 disculper d'apr. Bl.-W.4-5; 1674 (Bouhours, Doutes, p. 54 d'apr. DG); 1680 se disculper (Rich.). Réfection d'après le lat. class. culpa, lat. médiév. disculpare xies. (?) ds Nierm.; l'a. fr. descouper (ca 1167 soi descouper G. d'Arras, Ille et Galeron, éd. F. Cowper, 3173); dér. de colpe, coulpe*, préf. dé(s)-* lat. (dis), dés. -er. Contrairement à ce que suggère Trév. 1732, le mot semble avoir subi une réfection sav. avant que Mazarin n'ait pu l'introduire d'Italie en France (ital. discolpare, Dante, DEI). Fréq. abs. littér. : 114. |