| DISCRÉDITER, verbe trans. A.− [L'obj. désigne une valeur comm. ou fiduciaire] Faire tomber dans le discrédit. Discréditer une marchandise, un papier-monnaie (Ac. 1835-1932). Synon. déprécier. B.− Au fig. [L'obj. désigne une pers., un aspect de son activité intellectuelle ou de sa conduite morale] Faire perdre à quelqu'un ou quelque chose la confiance, la considération, l'influence dont il jouit. Synon. déconsidérer, rabaisser.Hypothèses arbitraires qui discréditaient la méthode (Renouvier, Essais crit. gén.,3eessai, 1864, p. 108).Certains critiques, acharnés à discréditer le romantisme (Béguin, Âme romant.,1939, p. 327): Il me paraît que le Congrès Mondial qui se prépare doit tenir à cœur tout particulièrement d'honorer les jeunes gens qui refusent de se prêter au jeu de la guerre, (...) de les laver de cette perfide accusation de lâcheté par laquelle on s'efforce de les discréditer et de disqualifier leur conduite.
Gide, Journal,1933, p. 1180. − Emploi pronom. réfl. Il [Frans Hals] se compromet, se discrédite et vous décourage (Fromentin, Maîtres autrefois,1876, p. 277). Rem. On rencontre ds la docum. discréditant, ante, adj., rare. Qui jette le discrédit. La justice à deux degrés, chose stupide et discréditante (Goncourt, Journal, 1857, p. 317). Prononc. et Orth. : [diskʀedite], (je) discrédite [diskʀedit]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1572 trans. « faire perdre à quelqu'un la confiance dont il jouissait » (Corresp. de Granvelle, IV, 338 ds Barb. Misc. 20, no6); 1750 pronom. (Montesquieu, Défense de l'Esprit des lois ds
Œuvres, éd. R. Caillois, t. II, p. 1164). Prob. réfection, à l'aide du préf. dis-*, de désaccréditer, empr. à l'esp. desacreditar (v. décréditer). Fréq. abs. littér. : 120. |