| DISCOURTOIS, OISE, adj. Qui manque de courtoisie. A.− [En parlant d'une pers. ou de son attitude] C'est donc ainsi que vous reconnaissez l'hospitalité que je vous donne, hôtes discourtois. Voilà une heure que vous m'offensez (France, Contes Tournebroche,1908, p. 10).Cette hauteur qui savait n'être jamais discourtoise (Green, Journal,1946, p. 20). − En partic. [En parlant d'un homme, p. réf. aux cours d'amour du Moyen Âge et aux règles de l'amour courtois] Qui manque de courtoisie à l'égard des dames. Elle défendoit son cœur et son château contre un chevalier discourtois (Staël, Allemagne,t. 3, 1810, p. 170). − P. ext. [En parlant de l'apparence physique d'une pers.] Disgracieux. Mon infirmité n'était que laide, elle va devenir discourtoise, repoussante (Bernanos, Imposture,1927, p. 399). ♦ P. anal. Rébarbatifs, certes des cactacées du premier abord, mais quelle bonté, quelle libéralité sans cet épiderme discourtois! (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 174). B.− [En parlant d'un récit, de différents moyens d'expression] Il nous contait là une indigne et discourtoise histoire de femme (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 38).Un chroniqueur peu connu a publié, sur la fameuse petite brochure, un article très sévère, presque discourtois (Duhamel, Cécile,1938, p. 134). PARAD. (Quasi-)synon. effronté, grossier, impoli, insolent; (quasi-)anton. affable, civil, courtois, correct, galant, poli. Rem. On rencontre ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. l'adv. discourtoisement au sens de « façon discourtoise ». Prononc. et Orth. : [diskuʀtwa], fém. [-twa:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1416 descourtois « qui manque de courtoisie » (Livre Caumont ds DG); 2. 1554 discourtois (E. Pasquier, Monophile, L. II, II, 775 ds Hug.). 1 dér. de courtois*; préf. dés-* (lat. dis-). 2 prob. empr. à l'ital. discortese « id. » (dep. xives. d'apr. DEI; xves., Coletta ds Batt.). Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Gohin 1903, p. 312. − Hope 1971, pp. 36-37. − Kohlm. 1901, p. 18. − Sar. 1920, p. 7. |