| DIPTYQUE, subst. masc. A.− ANTIQ. Sorte de registre formé de deux tablettes jointes par une charnière qui permettait de les rabattre l'une sur l'autre sans endommager la face intérieure enduite d'une couche de cire, et sur laquelle on écrivait au moyen d'un stylet. ♦ Diptyque consulaire. Dyptique très décoré, offert par les consuls à leurs amis au moment de leur entrée en fonction (cf. Lavedan 1964). − HIST. ECCL. (dans l'Église primitive). Tablettes sur lesquelles on écrivait les noms de tous ceux − vivants et morts (martyrs, évêques, fidèles) − dont on faisait mémoire au cours de la messe. Tous les martyrs (...) Dont les noms sont recensés au ciel et sur nos diptyques (Claudel, Processionnal,1910, p. 300): 1. Sa cendre tranquille [d'Honorius] repose avec honneur au Vatican; ses images continuèrent de briller dans l'Église, et son nom dans les diptyques sacrés.
J. de Maistre, Du Pape,1819, p. 104. B.− ARTS PLAST. Ouvrage peint ou sculpté sur un support constitué de deux panneaux qui peuvent se rabattre l'un sur l'autre. Diptyque de bois; peindre un diptyque. Quand on regarde ces petits tableaux parfaits [des Primitifs français], ou encore les petits diptyques du Bargello (Gillet, Art fr.,1938, p. 51): 2. D'autres aussi les ont évoqués [le Paradis et l'Enfer], mais là encore Bosch ne voit que le second terme du dilemme. Qu'un diptyque le contraigne à les figurer tous deux en pendants, selon une solide tradition iconographique, il ne pourra se retenir, à Madrid, à Vienne, par exemple, d'escamoter le premier, pour lui substituer (...) le Paradis terrestre...
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 322. − P. anal. ♦ Composition littéraire en deux parties qui se répondent. J'achève à l'instant toute la partie du diptyque Wilde-Gide pour laquelle j'avais des notes (Du Bos, Journal,1927, p. 362). ♦ Ensemble formé de deux composantes. Telle est la première partie de mon aventure qui sera, si vous le permettez, un diptyque (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 85).[La prise du fort de Vaux] c'est le pendant de Douaumont : un diptyque aux nations (Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 39). Prononc. et Orth. : [diptik]. Ds Ac. 1798 avec 2 i; ds Ac. 1835-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. [Fin xviie-début xviiies. (E. du Pin ds Trév. 1732)] 1710 (Rich.). Empr. au b. lat.diptycha, orum désignant les tablettes doubles repliables, où étaient gravés les noms et portraits de magistrats romains et celles où, dans la liturgie chrétienne, on écrivait les noms des martyrs, des évêques, des morts et des vivants dont on faisait mémoire aux offices (v. Archéol. chrét.); le lat. est empr. au gr. δ
ι
́
π
τ
υ
χ
ο
ς « plié en deux » d'où « tablette double repliable ». Fréq. abs. littér. : 19. |