| DIPLOMATIE, subst. fém. A.− 1. Science et pratique des relations politiques entre les États, et particulièrement de la représentation des intérêts d'un pays à l'étranger. Diplomatie clandestine, monarchique; diplomatie de l'entente; moyens de diplomatie et de persuasion; diplomatie et stratégie. L'idée vous vient d'étudier la diplomatie avec un secrétaire du ministre (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 91).Trois leviers qui commandent la politique étrangère, savoir : la diplomatie qui l'exprime, l'armée qui la soutient, la police qui la couvre (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 627): 1. L'ère du Congrès de Vienne est révolue, me répondit-il; à la diplomatie secrète, il faut opposer la diplomatie concrète.
Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 761. SYNT. Diplomatie adroite, agissante, habile, souple, persuasive, belliqueuse; diplomatie étrangère, alliée, pontificale, républicaine, socialiste; haute diplomatie; techniciens de la diplomatie; règles, ressources de la diplomatie; régler, ruiner la diplomatie; faire appel à la diplomatie pour résoudre un différend. 2.− P. méton. a) Carrière, fonction de celui qui pratique la diplomatie. Se destiner, se préparer à la diplomatie; s'engager dans la diplomatie. Synon. abs. carrière.Un jeune homme de bien bonne famille, qui, (...) serait entré dans la magistrature ou la diplomatie (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 82).Tu hésiterais présentement entre la diplomatie et l'inspection des finances (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 96). − Le corps diplomatique*, l'ensemble des diplomates* d'un pays. La diplomatie russe, américaine; les diplomaties européennes. Au lieu de mener les événements, la diplomatie française se laissa mener par eux (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. LV). b) Politique extérieure (d'un pays). De son côté, Bismark, encouragé par son succès en Autriche et contrecarré par la diplomatie française dans ses efforts pour installer un prince allemand sur le trône espagnol (Ph. Garner, Émile Gallé,Paris, Flammarion, 1977, p. 20). B.− P. anal. [Correspond à diplomate1B 2] Finesse, tact et prudence apportés dans la conduite d'une affaire, dans les rapports personnels. Diplomatie instinctive, ingénieuse, féminine, naturelle; user de diplomatie. Synon. partiels adresse, circonspection, doigté, finesse, habileté, rouerie, ruse, tact.Je crois (...) que vous faites de la diplomatie avec moi? (Sand, Corresp.,t. 2, 1812-76, p. 309).Quand on doit vivre ensemble, il faut de la diplomatie, de la correction, du savoir-vivre (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 226): 2. Le hautain gentilhomme, dont les petites vanités avaient été flattées, fut complétement dupé par cette diplomatie de l'amour qui prête à un jeune homme l'aplomb et la haute dissimulation d'un vieil ambassadeur.
Balzac, La Femme abandonnée,1832, p. 268. Rem. La docum. et qq. dict. gén. attestent le dér. diplomatiser, verbe intrans. « Agir avec ruse, d'une manière diplomatique ». V. Bazarova a beau tergiverser, ruser, diplomatiser pour tourner les points délicats (Lénine, Matérial. et empiriocritic., 1933, p. 87). Prononc. et Orth. : [diplɔmasi]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. 1790 (Adresse à l'Ass. nat., 2 avr. ds Moniteur, IV, 30 a ds Ranft, Der Einfluss der französischen Revolution auf den Wortschatz der französischen Sprache, p. 69 : Ces principes seront toujours plus puissants sur nous que tout l'art de la diplomatie); 2. 1790 fig. « habileté à mener avec tact une affaire délicate » (Staël, Lettres jeun., p. 401); 3. 1791 spéc. « carrière diplomatique » (« Patriote franç. », 1eravr. ds F. A. Aulard, Société des Jacobins, II, 221 ds Ranft, op. cit.). Dér. de diplomatique* sur le modèle de aristocratie*/aristocratique. Fréq. abs. littér. : 454. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 667, b) 666; xxes. : a) 685, b) 591. |