| DIMINUTION, subst. fém. Action de diminuer ou fait de devenir moindre; p. méton. état qui en résulte. A.− [À propos d'une réalité mesurable, d'une quantité] 1. Réduction d'une chose ou d'un ensemble par retranchement partiel; p. méton. quantité réduite. Diminution des achats, de la densité; entraîner une diminution. Synon. amoindrissement, décroissement, raccourcissement, rétrécissement; anton. accroissement, augmentation, croissance, extension.Une dernière analyse montre une diminution assez sensible de l'azote de l'urée dans le sang (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1940, p. 520).Je vous parlais avant cette incise, de la constante diminution de fréquence des miracles (Arnoux, Double chance,1958, p. 103): 1. Le jour où le marchand lui fit savoir [à Jonas] qu'à son regret, devant la diminution sensible des ventes, il était obligé de réduire sa mensualité, Jonas l'approuva, mais Louise montra de l'inquiétude. C'était le mois de septembre, il fallait habiller les enfants pour la rentrée.
Camus, L'Exil et le Royaume,1957, p. 1645. − Domaine écon.Réduction de prix. Diminution de loyer, des prix, des tarifs; demander une diminution. Synon. abattement, baisse, rabais, remise, ristourne.Obtenir une diminution dans le prix de son bail (Monopole et impôt sel,1833, p. 8).Accordez-moi au moins une petite diminution (Aymé, Cléramb.,1950, II, 8, p. 118). SYNT. Diminution de la durée, du nombre de(s), de la teneur, du volume; diminution de la consommation, des recettes, des stocks; diminution notable, progressive, proportionnée, relative; énorme, légère, lente diminution; subir une diminution; être accompagné d'une diminution. 2. Emplois spéc. a) ARCHIT. Diminution d'une colonne. ,,Rétrécissement graduel du fût de la colonne, à partir du bas ou seulement du tiers de la hauteur, jusqu'au chapiteau`` (Ac. Compl. 1842). b) MUS. Imitation par diminution. L'imitation par diminution se fait lorsque le conséquent diminue la valeur des notes qui constituent l'imitation (Chérubini, Cours contrepoint et fugue,1835, p. 75).Cf. augmentation ex. 7.Point de diminution. Le point de diminution est celui qui diminue la durée sonore d'une note (Rougnon, 1935, p. 89). c) TRAVAUX D'AIGUILLE (notamment tricot). Réduction, en cours de travail, du nombre des mailles sur un rang de tricot ou de crochet. Faire des diminutions. Mmede Loménie qui s'était trompée dans ses diminutions et qui avait dû défaire dix rangs (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 87). B.− Au fig. 1. [À propos d'une réalité non mesurable, d'une qualité] a) Fait d'atténuer, de rendre moins fort, moins violent. Diminution de la souffrance. Synon. adoucissement, apaisement.Son but [à l'héroïsme moderne], qui est la découverte du vrai et la diminution de la misère universelle (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 62). b) Fait de rendre ou de devenir moins important d'ôter de sa valeur à une chose. Diminution de l'intérêt, des risques. Synon. limitation, restriction.La diminution relative du rôle qu'y joue [dans la société internationale] la politique pure (Chazelle, Diplom.,1962, p. 96). − En partic. Affaiblissement des forces physiques ou morales d'une personne. Diminution de l'appétit, de la sensibilité. Un accroissement, non une diminution de l'énergie psychique (Mounier, Traité caract.,1946, p. 742): 2. J'ignorais encore (...) cette diminution progressive qui s'appelle vieillir, et l'apaisement de tout instinct, et les abandons multiples par lesquels l'homme déchu de sa jeunesse devient le complice de sa propre mort.
Green, L'Autre sommeil,1931, p. 154. 2. [À propos d'une pers.] Dévalorisation morale d'une personne. Synon. déconsidération, humiliation.Adorez vos maîtres (...). Votre diminution les augmente. Votre courbure les redresse (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 37).Il ne pouvait plus souffrir la diminution de personnalité qu'elle lui faisait endurer (Roy, Bonheur accos.,1945p. 251): 3. ... dans son regret [de Constance] (...) il entrait aussi une révolte exaspérée d'orgueil, tellement elle souffrait de sa diminution, depuis qu'elle n'était plus mère...
Zola, Fécondité,1899, p. 484. Prononc. et Orth. : [diminysjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1260-65 « action de rendre moindre » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 120, 7 : Diminutions est cele oevre de nature ki fait amenuisier un home u une autre chose); au fig. av. 1640 « amoindrissement » (Sully ds Littré). Empr. au lat. class.diminutio (altération de dēminutio, v. diminuer) de même sens. Fréq. abs. littér. : 538. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 847, b) 523; xxes. : a) 728, b) 846. Bbg. Quem. 2es. t. 2 1971. |