| DILUVIEN, IENNE, adj. A.− Vieilli 1. Qui a rapport au déluge, qui date du déluge. Ce navigateur diluvien [Noé] qui recommença la création après l'épuisement des cataractes du ciel (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 505). 2. GÉOL., PÉDOL. a) Qui a rapport au déluge. La théorie diluvienne qui attribuait ce fait [le creusement des vallées] aux eaux du déluge universel regagnant l'océan (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 383). b) Qui a rapport au diluvium. Roches diluviennes, dépôts diluviens, terrain diluvien (Ac. 1878, 1932). Les plaines caillouteuses que les courants diluviens ont laissés près des bords du Rhône (Élie de Beaumont, Stratigraphie,1869, p. 295). B.− Usuel, p. ext. de A 1 [En parlant d'une pluie] Abondant, torrentiel comme le déluge. De nouveau, une ondée diluvienne balayait la rue (Zola, Argent,1891, p. 105).Au lendemain de la mort du concierge, de grandes brumes couvrirent le ciel. Des pluies diluviennes et brèves s'abattirent sur la ville; une chaleur orageuse suivant ces brusques ondées (Camus, Peste,1947, p. 1239). − P. métaph. Débordant, exubérant, excessif. La production générale commence à baisser juste au moment où il faudrait qu'elle doublât, où le luxe devient diluvien (Proudhon, La Pornocratie,1865, p. 182).À la lumière diluvienne, aux terribles soirs d'étude (Rimbaud, Illumin.,1873, p. 304).Une sorte d'orgasme diluvien qui délivre et féconde (Abellio, Pacifiques,1946, p. 376). Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. diluvié, ée. Trempé, inondé comme par un déluge. Il me semble encore le voir en chemise, en pantalon de toile, les pieds nus, les cheveux épars et diluviés (Chateaubr., op. cit., p. 358). Prononc. et Orth. : [dilyvjε
̃], fém. [-vjεn]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1781 eaux diluviennes (Barruel, Les Helvetiennes, t. 1 [lettre 18], p. 183). Dér. du rad. du lat. diluvium (déluge*); suff. -ien*. Fréq. abs. littér. : 41. Bbg. Gohin 1903, p. 276. |