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DIAPHRAGME, subst. masc.
A.− [Le diaphragme est une cloison naturelle]
1. ANAT. HUM. et ANIMALE (mammifères), usuel. Cloison musculaire et tendineuse, en forme de coupole, séparant les cavités thoracique et abdominale et jouant un rôle essentiel dans la respiration. Déchirure, pincement du diaphragme; spasmes du diaphragme. Contractions douloureuses du diaphragme, occasionnées par le fou rire (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 58).
a) P. méton. La poitrine. Donner du fer à ce mécréant en plein diaphragme (Baudel., J. enchant.,1846, pp. 516-517).
− Au fig. La poitrine, le ventre, en tant que symboles de l'instinct chez l'homme. Le héros homérique ne pense point avec sa tête. La délibération est toujours entre le cœur et le diaphragme (Alain, Propos,1923, p. 459).Un étouffement qui monte des ténèbres du diaphragme (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 22).
b) P. Anal., ANAT. HUM. Cloison transversale séparant des éléments anatomiques. Diaphragme du nez. Cloison cartilagineuse qui sépare les narines (Lar. 19e-20e, DG et Rob.). Diaphragme de l'oreille. Membrane du tympan (DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20eet Rob.). Diaphragme du cerveau. Repli de la dure-mère entre le cerveau et le cervelet. Synon. tente du cervelet.Diaphragme dure-mérien (G. Gérard, Anat. hum.,1912, p. 375).
2. ZOOL. Cloison qui partage incomplètement la cavité de certaines coquilles uniloculaires.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. du xixes. ainsi que ds Rob.
3. BOT. Cloison qui sépare en plusieurs loges un fruit capsulaire, une cavité de la tige ou de la feuille d'une plante.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. dont Ac.
B.− [Le diaphragme est une cloison, une membrane artificielle]
1. Préservatif féminin constitué d'un bord circulaire rigide et d'un centre hémisphérique souple, destiné à recouvrir le col de l'utérus. Les statistiques montrent que les diaphragmes (...) présentent un taux d'échec allant, selon les auteurs, de 8,8 % à 33,6 % (J. Dalsace, R. Palmer, La Contraception,Paris, P.U.F., 1967 [1966], p. 128).
2. TECHNOLOGIE
a) MÉCAN. Cloison transversale séparant des éléments ou des volumes dans certains instruments; membrane entrant dans le fonctionnement de certains appareils, de certaines machines. Pompe à diaphragme. La carcasse [de la torpille vigilante] est divisée en trois compartiments par deux diaphragmes en tôle percés en leur milieu d'ouvertures circulaires livrant passage au cylindre de charge (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,p. 591).Les panneaux [des fours mobiles] reposent sur un socle (...) comportant des diaphragmes permettant le réglage de l'entrée d'air (Dupont, Bois carburant,1941, p. 32).
− P. métaph. Le diaphragme qui sépare notre conscience de notre subconscience (Maeterl., Hôte inconnu,1917, p. 314).
b) ÉLECTR. Cloison perméable aux ions qui sépare les compartiments d'un récipient servant à des opérations électrochimiques. Diaphragme poreux (Nouv. Lar. ill.).
c) ÉLECTRO-ACOUSTIQUE. Membrane vibrante de certains appareils électro-acoustiques (micro, haut-parleur). Les ondes [sonores] sont (...) plus ou moins tamisées à travers un diaphragme perforé avant d'arriver à la membrane [du microphone] (J. Mercier, Radio-électr.,t. 1, 1937, p. 323).
d) OPT., PHOT. Dispositif formé d'un anneau, à ouverture fixe ou réglable, situé dans le plan focal d'une lentille pour délimiter la section du faisceau de rayons selon la quantité de lumière désirée. Fermer le diaphragme d'ouverture suivant le contraste désiré; ouverture utile d'un diaphragme.
− En partic. Diaphragme à iris, diaphragme-iris. Diaphragme formé de lamelles permettant de régler l'ouverture à volonté. Il [Nicéphore Niepce] expérimenta de nombreux autres produits sensibles et supports, tout en améliorant les images par l'invention du diaphragme à iris (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 168).
− P. anal. [En parlant de l'œil, de la pupille] La chatte (...) braquait sur lui le diaphragme ultra-rétréci de ses prunelles vertes (H. Bazin, Bur. mariages,1951, pp. 205-206).
Rem. On rencontre ds la docum. des emplois de diaphragme en appos. avec valeur d'adj. a) ANAT. Muscle diaphragme (supra A 1). b) ARCHIT. Mur diaphragme. Mur transversal en forme de pignon, dont la fonction essentielle est de porter les pannes. Dans certaines églises, ces diaphragmes sont construits sur les arcs doubleaux (Noël 1968).
Prononc. et Orth. : [djafʀagm̥]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 « muscle séparant le thorax de l'abdomen » (H. de Mondeville, Chirurgie, 104 ds T.-L.); 1690 p. anal. « cloison du nez » (Fur.); 2. a) 1690 (ibid. : Diaphragme en terme d'optique, se dit de ces espèces de planchers qui traversent les tuyaux des grandes lunettes, et qui sont percez par le milieu); b) 1870 opt. mod. (Lar. 19e). Empr. au b. lat.diaphragma « le diaphragme », (gr. δ ι α ́ φ ρ α γ μ α « séparation, cloison » et en partic. terme de méd. « diaphragme »). Fréq. abs. littér. : 150.
DÉR.
Diaphragmer, verbe.[Correspond à diaphragme B 2 d] Opt., phot. a) Emploi trans., vieilli. Munir d'un diaphragme. Diaphragmer un télescope (Acad. des sc., Comptes rendus, t. LXVII, p. 921 ds Littré).b) Emploi intrans. Diminuer l'ouverture d'un diaphragme. On est souvent obligé de diaphragmer pour mettre au point (Prinet, Phot.,1945, p. 30).Au part. passé. Les objectifs utilisés étaient fortement diaphragmés, afin que l'image donnée par l'objectif ne soit pas trop entachée d'aberrations (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 170).Rem. On rencontre ds la docum. diaphragmation, subst. fém. a) Substitution d'un diaphragme à un autre en vue d'un meilleur réglage. Diaphragmation de la lucarne d'entrée avec des diaphragmes étalonnés (Schatzman, Astrophys., 1963, p. 16). b) Variation de l'ouverture d'un diaphragme (à iris). P. anal. [En parlant de l'œil, de la pupille] Diaphragmation maximum en lumière forte et en vision rapprochée (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 243).− [djafʀagme]. − 1reattest. 1877 (Littré Suppl.); de diaphragme, dès. -er.