| DEUXIÈME, adj. numéral ordinal. Qui occupe le rang marqué par le nombre deux (cf. deux I C).La deuxième guerre mondiale. Synon. second.Le fils de Marie et de Joseph, (...) La deuxième personne de la Trinité (Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 443).A.− [Avec ell. du subst. déterminé] Prenez la rue que vous voyez là, tournez par la deuxième à gauche; ensuite vous prenez la première à droite (Romains, Copains1913, p. 153): 1. ... il est inouï de penser que sur trois expéditionnaires, l'un soit fou, le deuxième gâteux et le troisième à l'enterrement.
Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., 2, p. 35. − Spécialement ♦ [Dans un système de numérotation qui compte à rebours par rapport à la classe supérieure appelée première] Première année du deuxième cycle de l'enseignement secondaire, précédant immédiatement la classe de première. Synon. plus cour. seconde.Aimé allait entrer en deuxième (Ramuz, A. Pache,1911, p. 9). ♦ Deuxième étage d'un immeuble. Le locataire du deuxième qui est plombier (Camus, Étranger,1942, p. 1149). B.− Spécialement 1. Deuxième bureau (cf. bureau II C 2 synt.). 2. [Dans une hiérarchie, un classement de valeur, p. oppos. à premier] a) [Le déterminé désigne une pers.] Synon. plus cour. second.Une compagnie polonaise vient de perdre son deuxième capitaine (Malraux, Espoir,1937, p. 713). − [Avec ell. du subst. déterminé] Me trouverez-vous un « remplaçant », (...) un deuxième, (...) quelqu'un qui me vaille (Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p. 696). b) [Le déterminé désigne une chose] Produit de deuxième catégorie : 2. Loin que notre temps soit un temps de deuxième zone et d'un moindre prix (...), il apparaît au contraire que nous sommes situés à un banc d'épreuve entièrement nouveau, plus que de première zone...
Id, L'Argent,1913, p. 1306. − ARM. et MAR. Soldat, marin de deuxième classe (cf. classe II A 2 b). ♦ [Avec ell. de classe] Vieublé, soldat de deuxième par protection, médaillé militaire et croix de guerre (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 271). ♦ Emploi subst. masc. inv. De vrais soldats, des deuxième classe, fagotés, mal bâtis (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 96): 3. Promis sans recours à l'esclavage abrutissant des kommandos, un « deuxième classe » n'avait d'autre issue pour y échapper que de prendre la clé des champs.
Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 259. − TRANSP. et (princ. CH. DE FER). Wagon, compartiment de deuxième classe (cf. classe II A 2 b). ♦ [Avec ell. de classe] M. Torchebeuf sortit d'un wagon de première classe (...) tandis que, d'un wagon de deuxième, Pitolet et Boissel descendaient (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Héritage, 1884, p. 527). − [Dans une salle de spectacle. ] Deuxième galerie. ♦ [Avec ell. de galerie] Une bonne loge aux deuxièmes (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 266). Rem. Pour former les adj. numéraux ordinaux composés, on n'emploie jamais second, mais toujours deuxième. Prononc. et Orth. : [døzjεm]. X se prononce [z] comme dans le cas de liaison entre deux et un mot commençant par une voyelle ou h non aspiré; cf. deux. Même prononc. pour sixième (ment), dixième(ment), dix-huit, dix-neuf, sixain (ou sizain), sixaine : [sizjεm], [dizjεm], [dizyit], [diznœf], [sizε
̃], [sizεn]; cf. Fouché Prononc. 1959, p. 303. Admis ds Ac. 1694, s.v. deuxiesme; ds Ac. 1718-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1306 adj. numéral ordinal deusiesme (Guiart, Roy. lingn., 1212 ds Gdf. Compl.); 1319-40 deusime (Watriquet de Couvin, Dits, p. 406, 282 ds T.-L.); 1919 (Dorgelès, loc. cit.); 1946 milit. deuxième classe, supra ex. 3; 1680 subst. (Rich.); [1665 d'apr. Lar. Lang. fr.]; av. 1694 (La Font., Paysan ds Littré). Dér. de deux; suff. -ième*. Fréq. abs. littér. : 2 576. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 127, b) 3 270; xxes. : a) 4 769, b) 4 573. DÉR. Deuxièmement, adv.En deuxième lieu. Cf. Duhamel, Cécile, 1938, p. 121, s.v. cinquièmement dér. de cinquième.Rem. On rencontre ds la docum. deusio, deuzio, adv., pop. [P. oppos. avec primo] Deuxièmement. « Primo : je tue un taureau qui me fait peur (...). Deusio : ayant peur, je pourrais choisir Vinarès, qui est la sécurité. Je choisis Esparraguera, qui est l'insécurité (...). « Primo, deusio, troisio », c'était la plaisanterie inévitable de Serge Sandrier (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 510). D'abord (...), c'est pas vrai et, deuzio, i comprendront pas (Queneau, Zazie, 1959, p. 129).− [døzjεmmɑ
̃]. X se prononce [z] comme dans deuxième. [mm] géminées dans les adv. en -ment formés sur les numéraux ordinaux : troisièmement, quatrièmement, etc. [cf. Fouché Prononc. 1959, p. 99]. Admis ds Ac. 1740-1932. Noter que la forme pop. [døzjo] peut s'écrire deuzio ou deusio [supra ex.]. − 1resattest. 1740 (Ac. d'apr. DG); 1752 (Trév.); de deuxième, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 87. BBG. − Polge (H.). N. propres et n. de nombres. R. intern. onom. 1974, t. 26, no2/3, p. 140. − Tournemille (J.) Deuxième... et second. Vie Lang. 1963, pp. 388-389. − Wandruszka (M.). Nos lang. : struct. instrumentales, struct. mentales. In : Colloque Internat. De Ling. Et De Trad. 1970. Montréal. Meta. 1971, t. 16, p. 8. |