| DESSOUDER, verbe trans. A.− Séparer les parties soudées d'un objet ou des objets soudés l'un à l'autre. Dessouder des tuyaux. La main de l'opérateur, craignant d'abîmer la pierre ou de dessouder le chaton (...) n'était ni forte ni sûre (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 218): Chaque bloc eut ses spécialistes dans l'art délicat de confectionner des gamelles, des casseroles et des cuvettes avec quelques boîtes de conserve dessoudées, aplaties, puis assemblées, embouties et rendues étanches à coups de maillet : ...
Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 308. ♦ P. anal. Mes articulations dessoudées (Renan, Feuilles dét.,1892, p. 110). − Emploi pronom. à sens passif. [Le suj. désigne un obj. constitué de parties soudées entre elles ou des objets soudés l'un à l'autre] Dans quoi il avait allumé le charbon? Dans le bain de siège de son père, qui sous la chaleur se dessouda (Goncourt, Journal,1868, p. 431). ♦ P. métaph. Préfixes et suffixes − les préfixes surtout − se dessoudent : ils veulent penser tout seuls (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 192). B.− Arg. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Tuer. Le souffle ténu qui filtrait des lèvres du Rital les rassura. Le gonze, on ne l'avait pas dessoudé (Le Breton, Rififi,1953, p. 94). ♦ Se la dessouder (s.-ent. la cafetière). ,,Mourir`` (Riv. Car. 1969). Rem. La docum. atteste les dér. a) Dessoudage, subst. masc. Action de dessouder. Se livrer au travail de dessoudage des anciennes lignes et souder à nouveau les nouvelles lignes (A. Leclerc, Télégr. et téléph., 1924, p. 221). b) Dessoudeur, subst. masc. Celui qui dessoude. Les dessoudeurs de boîtes de conserve (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 313). Prononc. et Orth. : [desude], (je) dessoude [desud]. Var. [dεs-] ds Littré (cf. des-). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1200 « disjoindre, briser » (Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke et P. Rasch, 8046). Dér. de souder*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 3. |