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DESSERRER, verbe trans.
A.− Relâcher, détendre ce qui est serré ou ce qui serre. Desserrer une cravate :
1. Elle [Wanda] se jette littéralement sur Isabelle et l'étreint nerveusement. Isabelle pousse un cri : « Aïe! » Wanda desserre son étreinte, sans lâcher son amie, et elle reste quelques secondes le visage enfoui contre l'épaule d'Isabelle. Martin du Gard, Un Taciturne,1932, p. 1327.
En partic. Desserrer les dents à qqn. Lui ouvrir la bouche, lui écarter de force les mâchoires. Desserrer les dents avec une cuiller (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1911, p. 305).
Emploi pronom. à sens passif. Une vis du delco de ma 402 se desserre tout le temps (Abellio, Pacifiques,1946, p. 289):
2. La bouche s'ouvre, on voit les dents qui se desserrent. Un soupir. Les jambes, les bras se détendent. Un après l'autre, les doigts menus s'allongent, s'écartent, se plient dans la position habituelle de la main au repos. Giono, Colline,1929, p. 134.
TYPOGR. Desserrer une forme. Chasser avec le marteau les coins hors de leur place (Carabelli, [Lang. impr.]).
En périphrase factitive. Il [Aristide] fit desserrer la forme (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 105).
Rem. On rencontre desserrer, emploi pronom., région. (Canada, Centre, Ouest). Devenir moins serré, s'écarter. De loin, ils [des arbres] semblent impénétrables. Dès que j'approche, leurs troncs se desserrent (Renard, Hist. nat., 1896, p. 287). La cohue se desserre un peu (Colette, Cl. école, 1900, p. 300).
B.− Au fig. Merci pour la bonne nouvelle! Ça me desserre un peu le cœur (Flaub., Corresp.,1878, p. 169).L'angoisse m'a pris au cœur et ne desserre pas son étreinte (Gide, Souv. Cour d'ass.,1913, p. 663).
Locutions
[Gén. dans un cont. négatif] Desserrer les dents, les lèvres, les mâchoires. Parler, dire quelque chose. Monte-Cristo, qui desserrait si rarement les lèvres, allait parler (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 514):
3. Il [Musset] arrive à huit heures, me salue, s'assied, ne desserre pas les dents, part après le dîner sans que j'aie entendu le son de sa voix. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 542.
Desserrer les cordons de la bourse, desserrer les bourses. (Faire) débourser. L'effort de la religion consistait à desserrer les bourses, à vider les poches (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Père Amable, 1886, p. 216).
Desserrer un coup de pied, un coup de fouet, un soufflet, etc. (Ac. 1798-1878). Le donner avec violence.
Rem. On rencontre ds la docum. desserré, ée, adj. Qui ne serre plus, défait. Le massif chignon noir un peu desserré (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 21). Sa cartouchière, desserrée, bringuebalait sur son ventre (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 68).
Prononc. et Orth. : [desε ʀe] ou, p. harmonis. vocalique, [deseʀe]; (je) desserre [desε:ʀ]. Land. 1834 et Littré transcrivent [dεs-] à l'initiale (cf. dé-). Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1121-35 « relâcher » et plus spéc. « ouvrir » (Ph. de Thaon, Bestiaire, 3041 ds T.-L.); xiiies. (ne pas) desserrer les dents (pour parler) (Rutebeuf, Le Sacristain et la femme au chevalier, 260, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 221); b) 1174-76 « relâcher, laisser libre cours à » (G. de Pont Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg CFMA, 2573); 2. a) ca 1135 intrans. « s'élancer » (Couronnement Louis, 941 ds T.-L.); b) 1306 trans. « lancer sur, décocher, assener » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. J. Buchon, I, 465 et 6981). Dér. de serrer*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 393. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 167, b) 602; xxes. : a) 769, b) 738. Bbg. Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 293.