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DESPOTIQUE, adj.
Gén. péj.
A.− [Correspond à despote A et à despotisme A] Qui est relatif au despote ou au despotisme; en partic., qui est le propre, qui est le fait d'un despote ou du despotisme. Autorité, pouvoir despotique; mesures illégales et despotiques. Je sus, en respectant la liberté publique, Fonder un pouvoir ferme et non pas despotique (Legouvé, Mort Henri IV,1806, V, 3, p. 423).Il arrivait souvent aux magistrats d'appeler crûment actes despotiques et arbitraires les procédés du gouvernement (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 200):
1. ... cette puissance despotique, sans bornes ou plutôt sans frein, qui serait équivoque, parce qu'elle serait illimitée, précaire, parce qu'elle serait violente, et qui pèserait d'une manière également funeste sur le prince, qu'elle ne peut qu'égarer, et sur le peuple qu'elle ne sait que tourmenter ou corrompre. Constant, Principes de pol.,1815, p. 29.
[En parlant d'un chef d'État] Qui gouverne en despote, qui pratique le despotisme. Souverain despotique. Synon. de despote (v. ce mot A emploi adj.).Point ne convient de se montrer fier envers un prince faible et libéral quand on a été soumis devant un prince violent et despotique (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 541).
P. méton. [En parlant d'un État] Qui est gouverné par un despote; où règne le despotisme :
2. On a dit souvent que la prospérité des États libres était passagère; celle du pouvoir absolu l'est bien plus encore. Il n'y a pas un État despotique qui ait subsisté, dans toute sa force, aussi longtemps que la liberté anglaise. Constant, De l'Esprit de conquête,1813, p. 244.
B.− [Correspond à despote B et à despotisme B; en parlant d'une pers.] P. ext. Qui tend à s'arroger une autorité tyrannique pour dominer un entourage auquel elle impose sa volonté, sa loi. Elle était la maîtresse absolue (...), si despotique, qu'il la consultait sur les décisions à prendre (Zola, Terre,1887, p. 441):
3. Par le cœur, il était encore un homme d'autrefois, despotique et jaloux; par la raison, un homme de l'avenir, un homme d'utopie. Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1283.
[En parlant d'un attribut de la pers. hum.] Qui est le propre, le fait d'une personne qui tend à s'arroger l'autorité d'un despote; qui révèle un caractère autoritaire, tyrannique. Ton, geste despotique; façons despotiques. Synon. de despote (v. ce mot B emploi adj.).Une figure sombre, despotique, pliant toutes les volontés (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1166).Les vues étroites et despotiques du mari qui entend borner sa femme à lui-même, l'assujettir à ses goûts, la cacher au monde (Chardonne, Épithal.,1921, p. 391):
4. ... sa pose, sa démarche, le moindre geste trahissait et je ne sais quelle sécurité de force qui imposait, et quelque chose de despotique. Il paraissait savoir que rien ne pouvait s'opposer à sa volonté. Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 244.
C.− [Correspond à despote C et à despotisme C; en parlant de qqc. qui s'impose à qqn comme une loi tyrannique, de qqc. qui constitue une règle abs. dans un domaine] P. métaph. ou au fig. Réalité, amour, mode despotique. Synon. de despote (v. ce mot C emploi adj.).L'habitude exerce un pouvoir despotique sur l'imagination des hommes même les plus éclairés (Stendhal, Racine et Shakspeare,1825, p. 89).Ce souvenir revint impérieux, despotique, et l'absorba tout entier (Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 133):
5. ... je me défie beaucoup des opinions intolérantes, des opinions despotiques, hautaines, aigres, exclusives, qui ne souffrent qu'elles-mêmes. Lamennais, Lettres inédites... à la baronne Cottu,1835, p. 283.
Rem. Le rad. du mot est utilisé comme 1erélément de mots composés du type despotico-communiste. Rendre l'État tout à la fois auteur et distributeur du crédit malgré sa tendance despotico-communiste (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 95).
Prononc. et Orth. : [dεspɔtik]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1370 adj. (Oresme, Ethique, éd. A. D. Menut, 518); 1674 fig. (Boil., Art. p., I ds Littré). Empr. au gr. δ ε σ π ο τ ι κ ο ́ ς « qui exerce un pouvoir absolu sur; enclin à un pouvoir absolu ». Fréq. abs. littér. : 253. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 727, b) 238; xxes. : a) 310, b) 140.