| DENTELER, verbe trans. A.− Découper en formant des dents. Un château dentelant de ses flèches aiguës un ciel ensanglanté (Gautier, Albertus,1833, p. 163).Travailler le bois, tordre et peindre le fer, polir et denteler l'acier des montres (Faure, Hist. art,1914, p. 507).Phonsine faisait pivoter la tarte qu'elle dentelait de ses doigts malhabiles (Guèvremont, Survenant,1945, p. 40). ♦ Emploi pronom. à sens passif. La corne qui les [les becs des toucans et des calaos] revêt est elle-même si mince qu'elle se dentèle irrégulièrement sur ses bords par l'usage que l'oiseau en fait (Cuvier, Anat. comp.,t. 3, 1805, p. 197).Ici le roc s'est dentelé comme une scie (Balzac, Séraphita,1835, p. 178). − P. ext. Découper. Les chemins (...) décrivent nécessairement des courbes immenses autour des golfes qui dentellent la côte (Sand, Corresp.,t. 4, 1812-76, p. 241). B.− Transformer en dentelle. Des légions d'artisans habiles à découper le bois en longues colonnades grêles, à le broder, à le denteler en guipure (Faure, Hist. art,1914p. 504). Prononc. et Orth. : [dɑ
̃tle], (je) dentelle [dɑ
̃tεl]. Conjug. Devant syll. muette, change [ə] muet en [ε] ouvert, traduit dans la graph. par le doublement de la consonne suiv. Admis ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1545 adj. « (d'une feuille) au bord découpé » (Guill. Guéroult, Hist. des plantes, 461 ds Hug. : Vesse sauvage, vulgairement dent de lyon, parce que sa feuille en se repliant est dentellee par les bords); 1584 denteler « découper en forme de dents » (Du Bartas, 2esemaine, 1erjour, p. 147, ibid.); 2. 1554 adj. « (d'un animal) muni de dents » (Thévet, Cosmogr., XI, 14, ibid.); 1578 denteler « munir de dents » (Du Bartas, 1resemaine, 7ejour, p. 330, ibid.); 3. 1554 denteler « déchirer à coups de dents » (Thévet, Cosmogr., III, 8, ibid.). Dér. de dentele « petite dent » (v. dentelle); dés. -er. Fréq. abs. littér. : 10. |