| DEMI-DIEU, subst. masc. A.− Personnage mythologique issu d'un dieu ou d'une déesse et d'un être humain ou divinisé pour ses exploits. Synon. héros. B.− P. ext. Homme dont les qualités ou les actions sont exceptionnelles et quasi-surhumaines, à qui l'on voue une vénération qui serait digne d'un demi-dieu : J'étais étourdi, enivré; je voulais travailler, et je travaillai, à en devenir fou! Je calculai nuit et jour, et je pris l'habit, le savoir, et, sur mon visage, la couleur jaune de l'école. De temps en temps le canon m'interrompait, et cette voix du demi-dieu m'apprenait la conquête de l'Égypte, Marengo, le 18 brumaire, l'Empire (...), et l'empereur me tint parole.
Vigny, Servitude et grandeur militaires,1835, p. 143. Rem. gén. 1. Le subst. abstr. demi-divinité « qualité de celui qui est demi-dieu » est bien attesté. Une pauvre femme épouvantée et enivrée de sa demi-divinité (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920-21, p. 67). Comme le signal inhumain et brusque d'une demi-divinité (Gracq, Argol, 1938, p. 17). 2. Le mot n'existe qu'except. au fém. Ces soirs glorieux où les offices, les pensionnats entr'ouverts comme des chapelles, baignés d'une poussière dorée, laissent la rue se couronner de ces demi-déesses qui, causant non loin de nous avec leurs pareilles, nous donnent la fièvre de pénétrer dans leur existence mythologique (Proust, Fugit., 1922, p. 485). Prononc. et Orth. : [d(ə)midjø]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xiiies. demi-dieu (Saint-Graal, éd. Hucher, III, 34 d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 482). Composé de demi* et de dieu*. Fréq. abs. littér. : 181. |