| DEMANDEUR, EUSE/ERESSE, subst. Celui, celle qui demande quelque chose. A.− [Pour connaître qqc.; fém., rare : demandeuse] Les demandeurs de conseils (Zola, Fécondité,1899, p. 272): 1. Renan entre tout essoufflé, en disant aux demandeurs de nouvelles de sa santé : « Non, non, ça va bien... sauf les jambes. »
Goncourt, Journal,1884, p. 395. B.− [Pour entrer en possession de qqc.; fém., rare : demandeuse] Je n'ai été pour mon père qu'un demandeur d'argent (Sthendal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 86). ♦ Emploi adj. Je ne suis pas demandeuse, moi; ce que j'avais m'aurait suffi (A. Daudet, Arlésienne,872, II, tabl. 2, 6, p. 400). − Spéc. [Pour acheter qqc.] La surenchère ou concurrence des offreurs et des demandeurs quand le prix est supposé s'écarter de sa position d'équilibre (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 104). C.− [Pour que qqc. lui soit accordé, que qqc. soit fait; fém., rare : demandeuse] Monsieur, nous n'avons pas cru devoir écarter à lundi cette demande d'entrevue sans vous en référer, à cause de la personnalité du demandeur (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 181): 2. À cette phalange de solliciteurs se joignit celle des demandeurs de places. On ne se fait pas d'idée de l'affluence des pétitionnaires de cet ordre.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 323. ♦ En demandeur : 3. Je vois que vous arrivez ici bien décidée à être insolente. Vous venez en demandeur, puisque vous désirez que j'achète vos dessins. Mais vous voulez aussi être insolente.
Montherlant, Celles qu'on prend dans ses bras,1950, p. 806. − En partic. [Fém. : demanderesse] Celui, celle qui introduit une demande en justice. Anton. défendeur : 4. ... le perroquet susdit, à l'instigation de la défenderesse, toutes les fois que la marquise passe dans la grand'rue, l'appelle en des termes que la pudeur de la demanderesse lui défend de répéter...
Mérimée, Théâtre de Clara Gazul,1825, p. 380. ♦ Emploi adj. La femme demanderesse ou défenderesse en divorce, pourra quitter le domicile du mari pendant la poursuite (Code civil,1804, art. 268, p. 50). Prononc. et Orth. : [d(ə)mɑ
̃dœ:ʀ], fém. [-ø:z], pour le terme de dr. [-dʀ
εs]. Cf. demande. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « celui qui demande quelque chose » (R. de Beaujeu, Le Bel inconnu, éd. G. Perrie Williams, 201); 2. 1283 (Ph. De Beaumanoir, Coutumes de Beauvoisis, éd. A. Salmon, § 64). Dér. du rad. de demander*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 79. Bbg. Bastin (J.). Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 82. − Quem. 2es. t. 4 1972. |