| CYCLONE, subst. masc. A.− MÉTÉOR. Perturbation atmosphérique mobile organisée autour d'un centre de basse pression, caractérisée par de larges mouvements des vents, qui convergent des bords vers le centre, puis sont rejetés en altitude; cour., tempête consistant en des vents très violents qui se déplacent très rapidement en tournoyant sur eux-mêmes. Les cyclones tropicaux. Ne sais-tu pas que le centre passe? (...) C'est ce qu'on appelle l'œil du cyclone (Claudel, Chr. Colomb,1929, p. 1181).C'était le fort du cyclone, et même à l'abri du bosquet de pins, on devait des fois se tenir par le bras, pour faire tête au vent (Bernanos, Mouchette,1937, p. 1286). − P. métaph. ou au fig. [En parlant de phénomènes hist., écon., pol., de phénomènes ou de manifestations en rapport avec la pers. hum., voire en parlant d'une pers.] Ce qui emporte et/ou détruit tout avec violence sur son passage. Les cyclones économiques (Maurois, Mes songes,1933, p. 191).Des cyclones instinctuels (Mounier, Traité caract.,1946, p. 353).Un tourbillon d'injures, un cyclone prend Millevoye sur la tribune, le porte hors de la Chambre (Barrès, Leurs fig.,1901, p. 271).Le cyclone des pompiers passa (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 24): L'empire assyrien paraît n'avoir fait que du mal (...) il ne passa que pour détruire (...) Le contrecoup de ces cyclones dans le monde à demi patriarcal de Syrie et d'Arabie fut effroyable.
Renan, Hist. du peuple d'Israël,t. 2, 1889, p. 456. − [Comme symbole de violence] Comment opposer la prière à des tentations furieuses qui balayaient tout avec une violence de cyclone? (Green, Chaque homme,1960, p. 76). B.− P. anal., TECHNOL. Appareil dans lequel on injecte un mélange, pour opérer soit une séparation, soit une classification, par captage sous l'influence de la force centrifuge, de certains produits [fragments de matériau, poussières, fumées, etc.] (cf. Gasnier, Dépôts métall., 1927, p. 266 et Minéral. 1972). Rem. 1. Noter l'emploi suiv., dans le domaine de la mus. Dans toutes les cavités excitées par les lames d'air, en particulier dans les tuyaux à bouche, existent des circulations générales (cyclones) qu'il faut se garder de confondre avec les enroulements producteurs du son (Bouasse, Instrum. à vent, 1930, p. 219). 2. On rencontre ds la docum. cyclogenèse, subst. fém., météor. Processus qui donne naissance à un cyclone (cf. Maurain, Météor., 1950, p. 67). Attesté aussi ds Lar. encyclop., Rob. Suppl. 1970 et Quillet Suppl. 1971. 3. On rencontre ds Littré et Guérin 1892 les dér. : a) Cyclonomie, subst. fém. Théorie des cyclones. Attesté aussi ds Quillet 1965. b) Cyclonomique, adj. Relatif aux cyclones et aux théories dont ils sont l'objet. c) Cyclonomiste, subst. masc. Partisan des théories cyclonomiques (cf. Faye, Acad. des sc. Cptes rend. t. 81, p. 65 et Ann. du Bur. des longit. pour 1877, p. 601 ds Littré). Prononc. et Orth. : [siklo:n]. Dans ce mot comme pour icone et zone les dict. à l'unanimité transcrivent [o:] fermé long. À comparer avec des mots comme anémone, madone, matrone dans lesquels on prononce [ɔ] ouvert et avec des mots comme aphone, atone, autochtone, carbone, ozone, polygone, polyphone pour lesquels il y a hésitation entre [o] et [ɔ]. À ce sujet cf. Buben 1935, § 27. Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1860, 1erjuin (Langel, Progrès réc. météorol. ds Revue des Deux Mondes, p. 51 ds Quem.). Terme générique introduit par H. Piddington pour désigner indistinctivement des perturbations atmosphériques dans lesquelles le vent a un mouvement circulaire (cf. son ouvrage Sailor's Horn-bk, 8 Winds de 1848 ds NED), dér. du gr. κ
υ
́
κ
λ
ο
ς « cercle, mouvement circulaire ». Fréq. abs. littér. : 121. DÉR. Cyclonique, adj.Qui a rapport aux cyclones; qui les produit ou les accompagne. Des phénomènes, des situations, des dépressions, des perturbations cycloniques (cf. Maurain, Météor., 1950, p. 64, 89, 96, 112). Les pluies cycloniques qu'amène généralement la dernière moitié de septembre (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 42).− [siklɔnik]. − 1reattest. 1875 (Faye, Les Désastres de l'ouragan de 1860, près de la Réunion sont-ils imputables aux lois cycloniques? ds Comptes rendus Ac. Sc. t. 81, p. 64); de cyclone, suff. -ique*. BBG. − Goug. Mots. t. 1 1962, p. 50. |