| CUTANÉ, ÉE, adj. Qui a rapport à la peau. Synon. épidermique.A.− ANAT. [En parlant d'un organe ou d'un élément de l'organisme] 1. Situé au niveau de la peau. Artère, glande cutanée; muscle, nerf cutané; surface, zone cutanée. Rameaux cutanés du nerf sciatique (Cuvier, Anat. comp.,t. 2, 1805, p. 278). 2. Formé de peau. Repli cutané. Sans empâtement du revêtement cutané dont les plis sont conservés (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 19). ♦ Système cutané. La peau et les formations anatomiques qui s'y trouvent : 1. ... le tatouage des Maoris, indépendamment de la considération dont il jouit, possède une incontestable utilité. Il donne au système cutané un surcroît d'épaisseur, qui permet à la peau de résister aux intempéries des saisons et aux incessantes piqûres des moustiques.
Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 3, 1868, p. 103. B.− PHYSIOL. et MÉD. [En parlant de processus, de maladies, d'interventions] Qui se manifeste, agit au niveau de la peau. 1. PHYSIOL. Circulation, respiration cutanée. La répercussion de la transpiration cutanée (Cabanis, Rapp. phys. mor.,t. 2, 1808, p. 418). 2. MÉD. Affection, éruption, œdème, plaie, sensibilité, signe, symptôme, ulcération cutané(e). Plus souvent qu'on ne le croit leurs troubles cutanés sont entretenus par une vraie intoxication alimentaire (P. Janet, Les Obsessions et la psychasthénie,1903, p. 56): 2. Son air tranchant, sa figure bourgeonnée, sa maladie cutanée, ses yeux verts, sa saveur de méchanceté, frappaient comme des nuages sur un ciel bleu.
Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 205. ♦ P. métaph. Superficiel, sensible, excitable. Toutes les mailles d'habitudes mentales, d'impressions saisonnières, de réactions cutanées, qui avaient étendu sur une suite de semaines un réseau uniforme (Proust, Swann,1913, p. 346). − Sous-cutané (en parlant de médications et d'interventions). Se pratiquant sous la peau. Injection, inoculation, infiltration sous-cutanée. Les animaux qui auront réagi à l'épreuve de la tuberculine exclusivement pratiquée par voie sous-cutanée (Brion, Jurispr. vétér.,1943, p. 272). ♦ Emploi subst. Nous allons tenter le sérum. Et pas du sous-cutané, ça n'en vaut plus la peine : de l'intraveineux (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 875). Prononc. et Orth. : [kytane]. Ds Ac. 1762 uniquement au fém.; cf. aussi Fér. Crit. 1787 et Gattel 1841. Ds Ac. 1798-1932 avec les 2 genres. Étymol. et Hist. 1546 (Ch. Estienne, Disc. des parties du corps, 213, 15 ds Quem. : muscle de peau ou cutané). Dér. du lat. cutis « peau »; suff. -ané sur le modèle du b. lat. intercutaneus et subcutaneus. Fréq. abs. littér. : 72. Bbg. Goug. Mots t. 2 1966, p. 121. |