| CUPIDON, subst. masc. A.− MYTHOLOGIE 1. [Au sing. seulement] Dieu de l'amour, fils de Vénus et de Mars; p. méton., amour physique. Les ailes, les flèches, le carquois, le bandeau, le dard de Cupidon. Rem. On rencontre ds la docum. la forme fém. cupidonne, p. plaisant. et souci de la rime. Ah! ces plafonds (...) Où Cupidon voltige avec sa cupidonne (Toulet, Vers inéd., 1920, p. 259). 2. P. méton. [Au sing. ou au plur.] a) Représentation plastique du dieu, sous la forme d'un petit génie ailé. b) Cette représentation comme symbole de désir d'amour. Une féerie avec une confusion de chérubins et de cupidons au-dessus de la tête des mariés (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 627): L'Amour aussi est charmant [dans le tableau de Gérard], et ses grandes ailes d'épervier lui ôtent l'air poupin d'un Cupidon de boudoir.
Gautier, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,1872, p. 17. B.− P. anal., littér. Enfant ou adolescent d'une grande beauté. Un vrai cupidon. Synon. amour (IV D 1), chérubin.Un petit qui était un chérubin de gentillesse, et qui jouait les cupidons (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 124). − P. iron. Bellâtre de tout âge. Trois douzaines de cupidons Qu'une actrice a mis sur la paille (Béranger, Chans.,t. 3, 1829, p. 177). ♦ Arg., vx. Chiffonnier. Un de ces Cupidons à carquois d'osier (Sue, Myst. de Paris,t. 1, 1842-43, p. 84). Rem. La docum. atteste cupidique, adj., vx et rare. Qui a trait à Cupidon (A 1). Quasi-synon. amoureux. Sans avoir passé par le cloaque des intermédiaires impressions cupidiques, il se trouva prêt pour la grande tribulation passionnelle (Bloy, Désesp., 1886, p. 54). On rencontre la forme synon. cupidonesque chez Verlaine (
Œuvres posth., t. 1, Souv., 1896, p. 205). Prononc. : [kypidɔ
̃]. Étymol. et Hist. Av. 1611 (Du Bartas, 2eSemaine, 3eJour, La Vocation, p. 457 ds Hug. : A ces hommes brutaux ne pouvoit satisfaire, O detestables mœurs, un cupidon vulgaire); 1803 (Boiste). Empr. au lat. class. Cupido, -inis dieu de l'amour, fils de Vénus (cf. a. fr. Cupido 1229-36, G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1586). Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, p. 52. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 128. − Sain. Lang. par. 1920, p. 255. |