| CUMUL, subst. masc. A.− DR. Fait de réunir plusieurs éléments distincts, de manière à obtenir plus sûrement un résultat (cf. cumuler I). Cette métamorphose du possesseur en propriétaire est légalement impossible : elle implique, dans la juridiction primitive, le cumul du possessoire et du pétitoire (Proudhon, Propriété,1840, p. 180). ♦ Cumul d'actions. ,,Faculté d'exercer, à l'occasion d'un même fait juridique, plusieurs actions en justice, simultanément ou successivement`` (Cap. 1936). Cumul de peines. ,,Système en vertu duquel en cas de pluralités d'infractions, la peine la plus grave n'absorbe pas les moins graves`` (Cap. 1936) − P. ext. Cf. cumuler I p. ext.Ce cumul de méthodes ne peut avoir lieu que dans les écoles combinées et échelonnées (Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 71).Croire que les organes complexes aient pu naître par un cumul de variations indépendantes et fortuites (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 176). ♦ En partic., INFORM. ,,Opération qui consiste à additionner des valeurs successives pour se servir du résultat final`` (Ging.-Lauret 1973). B.− Fait de réunir en soi plusieurs éléments distincts (cf. cumuler II). 1. [En parlant d'emplois, d'avantages] Fait, pour une même personne, d'exercer simultanément plusieurs fonctions ou de recevoir plusieurs émoluments attachés à ces fonctions ou mandats. a) [Sans nuance péj.] Cf. cumuler II A 1 a.Les règles administratives du cumul; admettre le cumul. Toutefois, le cumul de la pension ou de la rente et de l'allocation de salaire unique ne doit, en aucun cas, dépasser le montant du salaire de base (Le Figaro,19-20 janv. 1952, p. 4, col. 7): Ce qui fait la royauté, ce n'est pas le roi, ce n'est pas l'hérédité, c'est (...) le cumul des pouvoirs; c'est la concentration hiérarchique de toutes les facultés politiques et sociales en une seule et indivisible fonction qui est le gouvernement...
Proudhon, Les Confessions d'un révolutionnaire,1849, p. 135. b) [Avec nuance péj.] Cf. cumuler II A 1 b.Cumul d'emplois, de traitements; contrôler, interdire le cumul. Bonaparte se fait nommer président de la République italienne. Cumul injustifiable dans un chef d'État républicain (Proudhon, La Révolution soc. démontrée par le coup d'État du 2 décembre,1852, p. 117).Le cumul entre mandat parlementaire et professions ou activités privées offre des dangers difficiles à apprécier (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 400).La manifestation des agriculteurs de l'Orne s'inscrit dans le cadre général d'une lutte contre les cumuls abusifs (Debatisse, Révol. silenc.,1963, p. 212). 2. P. ext. [En parlant d'éléments autres que des emplois, des avantages] Fait de réunir en soi plusieurs éléments qui peuvent être plus ou moins hétérogènes (cf. cumuler II A 2 et B). Opérer le cumul de la fortune et du talent (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 139).La « polysémie » des mots, c'est-à-dire le cumul des idées dans le signe, un même signe desservant plusieurs idées (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 158). Prononc. et Orth. : [kymyl]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1692 cumul « droit qu'avaient selon la coutume de certaines provinces les héritiers du sang d'obtenir dans un héritage les deux tiers des meubles et des acquêts » (A. du Pratel, Le Livre commode contenant les adresses de la ville de Paris et le trésor des Almanachs d'apr. FEW t. 2, 2, p. 1527b) − 1771 (Trév.); 2. 1835 « action de cumuler une chose avec une autre » (Ac.). Déverbal de cumuler*. Fréq. abs. littér. : 18. |