| CULER, verbe intrans. A.− MARINE 1. [En parlant d'un bateau] Faire marche arrière; marcher par la poupe. Anton. arriver.Promise nef qui soudain cule (Moréas, Cantil.,1886, p. 225).Souvenez-vous de sa fameuse démonstration du virement de bord en culant (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 120).Un grand yacht blanc (...) culait contre ses chaînes, comme un bouchon sous les risées (Giono, Eau vive,1943, p. 300): Le vent promet de nous venir en aide, et je tiens à en profiter, je veux qu'il fasse culer cette vieille coque, pendant que la mer la soulèvera.
Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 3, 1868, p. 53. − À culer. De telle manière que le bateau fasse marche arrière. ♦ Brasser (les voiles) à culer. Disposer les voiles pour la manœuvre de marche arrière. (cf. Will. 1831, Bonn.-Paris 1859). Arg. Brasser à culer. Céder, reculer, faire marche arrière devant quelqu'un ou quelque chose (cf. Le Clère 1960). Ce que j'ai dit est dit, je ne brasse jamais à culer (La Landelle, Le Lang. des marins, Paris, Dentu, 1859, p. 244). ♦ Nager (naviguer) à culer. Henderson, (...) se dressant sur son banc, cria à ses hommes de nager à culer (Baudel., Avent. Pym,1858, p. 14).Les Bretons voient la galère nager à culer sur la barre pour atteindre la septième vague (La Varende, Heur. humbles,Phoebé, 1942, p. 132). 2. [En parlant du vent] Tourner de façon à souffler à l'arrière du bateau. Vers dix heures, le vent calme et cule (Gaimard, Voy. Islande,1852, p. 157). B.− P. ext., vx. [Le suj. désigne un animal ou un véhicule] Reculer. Vous, Marianne, faites un peu culer le cheval (Giono, Batailles ds mont.,1937, p. 88).Au faîte de la rue Lepic, la charrette (...) traînée par un vieux bidet rouge et résigné, cula (Arnoux, Paris,1939, p. 283). Prononc. et Orth. : [kyle], cule [kyl]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1482 « pousser avec le cul » (G. Flamang, Mystère de Saint Didier, éd. Carmandet, p. 129 ds Gdf.); 1687 mar. (Desroches, Dictionnaire d'apr. Jal1). Dér. de cul*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 4. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 169, 244. |