| CULASSE, subst. fém. A.− Domaines techn. 1. ARM. Partie postérieure (opposée à la bouche) du canon d'une arme à feu, où à lieu l'allumage de la poudre pour la propulsion du projectile. Culasse d'un canon; bouton de culasse; manœuvrer, ouvrir la culasse, tirer la culasse en arrière. Le chef de pièce, pesant sur la culasse pour élever le tir, se mit à pointer le canon (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 438).Sa carabine dont il tire la culasse en arrière, puis y glisse une cartouche (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p. 214): 1. Dans les fusils se chargeant par la culasse, les divers modes de fermeture peuvent se classer en deux catégories : culasse glissante; culasse tournant autour d'un axe.
Ledieu, Cadiat, Le Nouv. matériel naval,1890, p. 288. ♦ Culasse fixe. Solidaire du canon. Culasse mobile. Dont le mouvement assure l'alimentation de l'arme, la fermeture et l'ouverture du canon et l'extraction de la cartouche (cf. Verne, 500 millions, 1879, p. 65). 2. [P. anal. de fonction, de forme ou d'emplacement] a) MÉCAN. (princ. automob.). Partie supérieure fermant le bloc des cylindres dans un moteur à explosion ou à combustion, et qui sert de chambre de compression. Culasse en aluminium, en fonte; culasse du bloc moteur; écrous, joint de culasse; moteur à culasse rapportée. Ménager dans les cylindres et les culasses une double paroi à l'intérieur de laquelle on assure une circulation d'eau (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer,1951, p. 90).Meilleur tracé des culasses et des chambres de combustion (Le Masson, Mar.,1951, p. 83).La Lancia « Ardennes » se distinguait par son moteur à quatre cylindres en V très étroit, avec culasse à soupapes en tête commandées par culbuteurs (Tinard, Automob.,1951, p. 337). b) TRAV. PUBL. Partie d'un pont située sous la culée. Culasse en porte à faux. Chacune des deux formes opposées dont elle [la travée centrale] se compose est prolongée au-delà de la pile par une culasse couvrant une des travées latérales [dans le pont Mirabeau] (Résal, Ponts métall.,t. 1, 1885, p. 590). c) MUS. Partie inférieure de certains instruments. Il [le basson] est construit à l'aide d'une culasse, dans laquelle est enserré le tuyau, scindé en deux parties ou branches, qui sont accolées l'une à l'autre et communiquent entre elles à la partie inférieure (Brenet, Dict. prat. et hist. mus.,1926, p. 35). d) JOAILL. Partie inférieure d'une pierre taillée. Sa réfraction [du cristal] étant faible, on l'augmente en enduisant la culasse des pierres de mercure qui empêche les rayons lumineux de s'échapper par la partie inférieure (Metta, Pierres préc.,1960, p. 108). e) MAR. Partie renflée de la verge d'une ancre. Lorsque le jas [d'une ancre] est métallique, la verge est renflée à la place du carré et percée d'un trou rond que traverse la tige de fer recourbée qui est le jas; ce renflement s'appelle culasse (Galopin, Lang. mar.,1925, p. 111). B.− Pop. ou fam. Synon. de cul, derrière : 2. C'est pour exprimer ce sentiment [de jouissance] que, dans sa Kermesse, il [Rubens] a élargi les troncs, épaissi les culasses, tordu les reins, enluminé les joues, ébouriffé les cheveux...
Taine, Philol. de l'art,t. 1, 1865, p. 32. ♦ Être renforcé sur la culasse. Avoir les hanches et le derrière larges (cf. Hautel t. 1 1972). Prononc. et Orth. : [kylas]. Ds Ac. 1694 (s.v. cul)-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 culasse « fond d'une baie » (Négoc. du Levant, i, 349 ds Barb. Misc. VIII, no15); 1573 culace (d'un canon) (Lefèvre de Laval, Hist. des troubles et des guerres civiles, éd. 1576, 263 a, ibid.); 2. 1611 « postérieur volumineux » (Cotgr.); 1922 (d'un moteur) (Lar. univ.). Dér. de cul*; suff. -asse*. Le sens de « culasse d'un canon » est peut-être empr. aux dial. d'Italie du Nord et en partic. vénitien culazzo cf. ital. culaccio « culasse d'un canon » (1540 Biringuccio, De la pirotecnia, I, 83 ds Batt.) et culatta « id. » (Id., ibid., I, 83. ibid.). Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. La Landelle (G. de), Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 359. |