| CUISTRERIE, subst. fém. [Correspond à cuistre B] A.− Au sing. Caractère, manière d'être du cuistre. Cuistrerie agressive, poussée; la cuistrerie des maîtres; cuistrerie et méchanceté; pédantisme et cuistrerie. La cuistrerie est un des traits éternels de la France (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1388): 1. « Il n'arrête jamais de penser » (...). Cela ne signifiait pas qu'il sécrétât à tout bout de champ des formules et des théories : il avait en horreur la cuistrerie. Mais son esprit était toujours en alerte.
Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 338. B.− P. méton., au sing. ou au plur. Action, parole de cuistre. Déclamations sur la vertu, diatribes sur la corruption, austérité d'habits, etc. Cuistrerie complète! (Flaub., Corresp.,1871, p. 203).Bientôt la guerre se déclare; les cuistreries de toute espèce se croisent et s'échangent (Musset, On ne badine pas,1834, I, 3, p. 15): 2. Nous considérons aujourd'hui comme une parfaite cuistrerie l'ancienne prétention qu'eurent nos pères de créer une science de l'art...
Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 210. Prononc. et Orth. : [kɥistʀ
ə
ʀi]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1844 la cuistrerie de Geoffroy et consorts « pédantisme » (Sainte-Beuve, Portr. femmes, p. 205); av. 1857 « propos de cuistre » (Musset ds Guérin 1892). Dér. de cuistre*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Pauli 1921, p. 80. |