| CUBE, subst. masc. A.− GÉOM. Parallélépipède à six faces carrées égales. Le cube est un hexaèdre régulier. La pensée du cube comme solide fait de six faces égales et de douze arêtes égales qui se coupent à angle droit (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 305). − ARITHM. [P. réf. au calcul du volume d'un cube] Produit d'un nombre multiplié deux fois par lui-même. Trois au cube (33). Que le carré de deux soit quatre, que le cube de deux soit huit, on peut le penser par abrégés (Alain, Propos,1921, p. 323). ♦ P. métaph. Il avait tout. Il était complet. Il avait dans son cerveau le cube des facultés humaines (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 802). ♦ Arg. scol. [P. oppos. au carré*] Élève de troisième année de certaines grandes écoles ou classes préparatoires aux grandes écoles. À l'école (...) on tolérait aux cubes une demi-liberté (Arnoux, Algorithme,1948, p. 255). B.− P. méton. et p. métaph. 1. Objet, volume en forme de cube ou d'une forme approchante. Les cubes de boue noirâtre que sont les maisons du désert (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 153).La tablette de potage salé écrasée sous les chemises ou le cube de café qui s'émiette dans les chaussettes, et salit le linge (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 68).Le grand cube noir de l'hôpital Saint-Georges (Morand, Londres,1933, p. 121). − En partic., gén. au plur. Jeu constitué d'un ensemble de cubes portant ou non des motifs, servant à faire des constructions, des puzzles. Les jours de pluie, on s'enferme et on joue aux cubes (Cocteau, Poèmes,1916-23, p. 148). 2. Volume évalué en unités cubiques (cf. cubage B). Une chute de charbon, qui, (...) restera nécessairement limitée au cube du gisement exploitable (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 920). ♦ En partic. Cube d'air. Volume d'une pièce d'habitation. Cette pièce au plafond bas, d'un cube d'air mesuré chichement et prodigieusement bourré (Arnoux, Double chance,1958, p. 51). − Emploi adj. Centimètre, mètre... cube. Unité de volume correspondant au volume d'un cube d'un centimètre, d'un mètre... de côté (cf. cubique B). Le mètre cube ça me connaît dans mon métier. Ça fait mille litres (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Vente, 1884, p. 144).Le poids d'un kilomètre cube de sol terrestre (Bloy, Journal,1906, p. 298). Prononc. et Orth. : [kyb]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.] adj. nombres cubes (Comput, fo16 ds Littré); 2. 1377 subst. masc. géom. (Oresme, Du Ciel et du Monde, éd. A. D. Menut, p. 642, 29); 3. 1878 arg. scol. (Rigaud, Dict. jargon paris., p. 323). Empr. au lat. class. cubus « cube; sorte de mesure, nombre cubique » (gr. κ
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ς « dé à jouer »). Fréq. abs. littér. : 278. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 129, b) 261; xxes. : a) 395, b) 693. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 448. |