| CRÉTINISME, subst. masc. A.− MÉD. État pathologique, caractérisé par une diminution ou une absence totale des facultés intellectuelles, une dégénérescence physique (nanisme, arrêt du développement des organes génitaux, ralentissement de diverses fonctions), et lié à une insuffisance thyroïdienne se révélant le plus souvent par la présence d'un goitre. Le crétin que vous venez de voir (...) se retrouva (...) seul de son espèce, dans le village où (...) les individus, presque imbéciles, étaient au moins exempts de crétinisme (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 25).De jeunes étudiants en médecine, ayant (...) mesuré le sommet de son angle facial, le déclarèrent atteint de crétinisme (Balzac, Goriot,1835, p. 38). SYNT. Crétinisme congénital, endémique, goitreux, vrai; affecté, atteint de crétinisme; demi-crétinisme. Rem. Quillet 1965 signale l'emploi de crétinisme en méd. vétér. : ,,Le crétinisme accompagnant le goitre a été observé aussi sur des chiens et des chevaux. Les animaux atteints ont un aspect maussade; ils sont très indolents, les organes des sens sont altérés.`` B.− P. ext., fam. Stupidité, abrutissement moral et intellectuel. Crétinisme bon enfant; crétinisme du commerce; degré, époque de crétinisme. (Quasi-) anton. intelligence : Pour trouver un tel degré de stupidité, il faut remonter jusqu'en 1848! Je lis présentement beaucoup de choses sur cette époque : l'impression de bêtise que j'en retire s'ajoute à celle que me procure l'état contemporain des esprits, de sorte que j'ai sur les épaules des montagnes de crétinisme. Il y a eu des époques où la France a été prise de la danse de Saint-Guy. Je la crois, maintenant, un peu paralysée du cerveau.
Flaubert, Correspondance,1867, p. 292. Prononc. et Orth. : [kʀetinism̥]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1786 méd. (Saussure, IV, 30 ds Gohin 1903, p. 268). Dér. de crétin*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 41. Bbg. Gohin 1903, p. 268. − Quem. 2es. t. 4 1972. |