| CRÉATIVITÉ, subst. fém. Toujours au sing. A.− Capacité, pouvoir qu'a un individu de créer, c'est-à-dire d'imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau. Faire preuve de créativité, manquer de créativité. La créativité et l'imagination exigent d'apprendre à se poser des problèmes (B. Schwartz, Réflex. prospectives,1969, p. 15): ... la nouveauté essentielle de l'image poétique pose le problème de la créativité de l'être parlant. Par cette créativité, la conscience imaginante se trouve être, très simplement mais très purement, une origine. C'est à dégager cette valeur d'origine de diverses images poétiques que doit s'attacher, dans une étude de l'imagination, une phénoménologie de l'imagination poétique.
Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 8. B.− En partic. 1. SOCIO-PSYCHOL. Capacité de découvrir une solution nouvelle, originale, à un problème donné. a) Mise en œuvre par un individu. On trouve dans ce groupe [des névroses religieuses] de décents pères de famille et des épouses moyennes et même charmantes. Elles [ces personnes] manquent de « créativité » sans doute (Choisy, Psychanal.1950, p. 100).Cette « créativité » de la conscience (Ruyer, Cybern.,1954, p. 233). b) Mise en œuvre collective de ce pouvoir par un ensemble d'individus. Créativité de groupe, exercices collectifs de créativité. La créativité sociale (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 249). 2. LING. [Dans la théorie de Chomsky] Capacité de comprendre et de produire un nombre indéfini de nouveaux énoncés (d'apr. Mounin 1974). − P. ext. Créativité lexicale. Pouvoir d'enrichir le lexique en recourant aux divers procédés de dérivation (cf. L. Guilbert, La Créativité lexicale, Paris, Larousse, 1975, p. 11). Rem. 1. Le mot est attesté ds les dict. gén. suiv. : Rob. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr. 2. Créativité a été calqué sur l'anglo-amér. creativity. Dupré 1972 observe, avec raison, que ce sont les socio-psychologues qui l'ont introd. dans leur vocab. Leur action a été renforcée plus tard par celle des linguistes, avec les trad. des travaux de Chomsky. Le caractère néologique du mot ressort du fait que Ruyer, en 1954, et M. Choisy placent encore créativité entre guillemets, ce que ne font plus les linguistes. De même que créatif, créativité semble être en train de s'implanter dans le vocab. commun. Prononc. et Orth. : [kʀeativite]. Étymol. et Hist. 1946 (Mounier, Traité caract., p. 162 : La créativité, qui est prospection dans le temps); 1971 ling. (Media). Dér. de créatif*; suff. -ité*. Fréq. abs. littér. : 8. |