| CRÂNEMENT, adv. A.− Familier 1. D'une manière crâne, brave, intrépide. Faire face crânement. Synon. bravement.Mourir crânement, mourir pour la révolution. cela terminerait tout, réglerait son compte bon ou mauvais (Zola, Germinal,1885, p. 1496).Monsieur de Lautréamont entendait cette fois et (...) il allait crânement ouvrir la porte et regardait (Lorrain, Contes chandelle,1897, p. 88). 2. P. ext. D'une manière crâne, fière, prétentieuse. Bomber le torse crânement. Synon. fièrement.Il marchait crânement au milieu de la route, ayant toujours son air d'assurance et de fierté (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 40).Le chapeau crânement posé sur l'oreille (Ac.1932). B.− Vx, pop. [Intensif, pour exprimer le superl. abs.] Rudement, très, extrêmement. Va, reviens m'habiller, car je veux être crânement belle! (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 340).Dites à Du Camp que son affaire va crânement bien (Nerval, Corresp.,1830-55, p. 224).Voilà une petite femme qui s'amuserait crânement, par exemple! (Feuillet, Voy.,1884, pp. 246-247). Rem. La docum. atteste l'adv. péj. crânesquement. D'une manière un peu crâne, un peu fière. Une toque à galons d'or généralement sur la tête, en arrière, crânesquement (Verlaine,
Œuvres, t. 4, Mes prisons, 1893, p. 414). Prononc. et Orth. : [kʀ
ɑnmɑ
̃]. Cf. crâne1. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1833 (Borel, Champavert, p. 229). Dér. de crâne2*; suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér. : 72. Bbg. Darm. 1877, p. 122. − Mat. Louis-Philippe 1951, pp. 253-254. − Sain. Lang. par. 1920, p. 123. |