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CRUCIFIXION, subst. fém.
A.− Supplice de la mise en croix; en partic. en parlant de celle de Jésus-Christ :
On ne peut pas vouloir la croix. (...) Ceux qui ne conçoivent la crucifixion que sous l'aspect de l'offrande en effacent le mystère salutaire et l'amertume salutaire. Souhaiter le martyre est beaucoup trop peu. La croix est infiniment plus que le martyre. Weil, La Pesanteur et la grâce,1943, p. 93.
P. métaph. Quelle crucifixion que l'isolement (Barb. d'Aurev., Mémor. 1,1838, p. 364).
B.− P. méton. Œuvre d'art représentant le supplice de la croix; en partic. en parlant de Jésus-Christ. La crucifixion de Saint-Pierre, peinte par Rubens (Hugo, Rhin,1842, p. 82).Les crucifixions des primitifs (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 242).
Rem. Dans l'usage actuel, l'oppos. étymol. et sém. entre crucifiement et crucifixion tend à se neutraliser. En partic. les 2 termes sont employés en concurrence pour désigner l'œuvre d'art représentant la mise en croix du Christ (ou le Christ en croix); mais dans l'acception fig. de « souffrance pénible » on rencontre surtout crucifiement (cf. Dupré 1972).
Prononc. et Orth. : [kʀysifiksjɔ ̃]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xvies. « mise en croix du Christ » (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux., 10510, II, fo39 rods Gdf. Compl.); xvies. (Sec. vol. des expos. des Ep. et Ev. de kar., fo289 vo, ibid.); début xviies. au fig. « mortification, souffrance expiatoire » (St François de Sales, Lettres, 1496 ds Hug.); 2. 1842 B.-A. (Hugo, loc. cit.). Empr. au lat. chrét. cruxifixio « crucifiement (du Christ) » le plus souv. fig. « mortification, souffrance » (TLL s.v., 1222, 7) dér. du supin crucifixum de crucifigere (crucifier*). Fréq. abs. littér. : 40.