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CROTTER, verbe.
A.− Emploi trans., vx ou littér. [Correspond à crotte B] Recouvrir de crotte, c'est-à-dire de boue, et, p. ext., salir. Tout entier au souci de ne pas crotter ses souliers, par les temps de pluie (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 71).
Emploi pronom. Se crotter jusqu'aux genoux. Le pardessus de Brague, trop long, lui bat les mollets et se crotte à chaque pas (Colette, Music-hall,1913, p. 13).
P. métaph. [Les] ruisseaux fangeux où devait se crotter sa conscience (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 278).Ils [les gens du juste milieu] se prélassent tout guindés de liberté et tout crottés de gloire (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 53).
B.− Emploi intrans.
1. [En parlant des animaux] Expulser des fientes, faire des crottes (cf. ce mot A 1). Il [un hérisson] crottait partout, comme font les hérissons qui comme les rhinocéros dispersent leurs laisses (Cendrars, Main coupée,1946, p. 243).
2. Très fam. (notamment dans le lang. enfantin). Aller à la selle; expulser des excréments. Synon. (vulg.) chier, (didact.) déféquer.Mais beaucoup [des soldats] assuraient les avoir vu bouger et même « crotter », disaient-ils dans leur patois savoureux (Tharaud, Relève,1919, p. 49).
3. Au fig. et pop. ,,Lâcher des bombes, en parlant d'un avion, d'un aviateur`` (Esn. Poilu 1919).
Prononc. et Orth. : [kʀ ɔte]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1170 part. passé « couvert de boue » terres crostees (avec s peut-être dû à l'infl. morphol. de croste, croûte) (B. de Ste-Maure, Ducs Norm., éd. C. Fahlin, 3894)]; 1erquart xiiies. fig. siecle crotant (Renclus, Carité, 134-11 ds T.-L.); 2emoitié xiiies. [date du ms.] part. passé au propre (Dit des avocas, éd. G. Raynaud, 325). Dér. de crotte*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 31.