| CRITIQUABLE, adj. [En parlant d'un inanimé] A.− Qui peut être critiqué. Synon. discutable.Tout est à la fois admirable et critiquable, et celui-là seul sait admirer qui sait critiquer (Renan, Avenir sc.,1890, p. 295): Peut-être y a-t-il un secret mouvement d'égoïsme qui les porte [les hommes supérieurs] à régenter à ce point leurs contemporains, que personne ne puisse qu'eux-mêmes toucher à ce qui leur paraît critiquable.
Delacroix, Journal,1824, p. 78. B.− Qui prête à la critique, au blâme. Synon. blâmable, contestable.Le mode d'extension prévu [d'une bibliothèque] est critiquable car il étale le plan et détruit tout le parti de cette composition compacte (Civilis. écr.,1939, p. 5014).Logiques dans le système qui refuse toute valeur à l'« acte dit loi du 10 juillet 1940 », les inéligibilités qu'on vient d'indiquer sont au contraire critiquables si l'on admet que la loi du 10 juillet 1940 était régulièrement prise et avait valeur constitutionnelle (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 284). SYNT. Une attitude, une opinion critiquable; avoir un/des côté(s) critiquable(s); critiquable à tous points de vue; éminemment critiquable. Prononc. et Orth. : [kʀitikabl̥]. Ds Ac. 1762-1932. Dupré 1972, p. 567 rappelle : ,,C'est arbitrairement que l'usage a conservé le q du verbe dans attaquable, critiquable, manquable, remarquable, alors qu'il l'a transformé en c dans applicable, communicable, confiscable, évocable``. D'apr. R. Thimonnier, Principes d'une réforme rationnelle de l'orth. (inédit), 1967, p. 20 : ,,Seuls s'écrivent par -quable les adjectifs qui se rattachent à un verbe en -quer, mais non à un dérivé en -cation. D'où attaquable mais applicable, critiquable mais confiscable, immanquable mais éducable, remarquable mais révocable, etc., une seule exception : praticable (pas de dérivé en -cation). Il suffirait pour la supprimer d'écrire désormais « pratiquable »``. Étymol. et Hist. 1737 (Mercure d'Octobre ds Quem.). Dér. du rad. de critiquer*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 13. |