| CRIQUET, subst. masc. A.− Insecte sauteur, habitant surtout les régions chaudes et dont certaines espèces migratrices, se déplaçant en bandes nombreuses, sont extrêmement nuisibles à toutes les cultures. Criquets migrateurs; bandes, vols de criquets. Les criquets qui sciaient en menus éclats la canicule (Colette, Naiss. jour,1928, p. 36).Un criquet aux ailes vermillon (Pourrat, Gaspard,1930, p. 283). − P. compar. Une voix de criquet. Voix faible et aiguë (cf. Maupass., Contes et nouv., t. 1, Opin. publ., 1881, p. 365). − P. anal. et vx. Clé à criquet. Sorte de clé à écrou, ainsi appelée en raison de sa forme. La clef est en or et à criquet (Balzac, Corresp.,1839, p. 255). B.− Au fig., vx. 1. Petit cheval chétif et de bas prix. Entre ses jambes le plus grand cheval devient un criquet (Fromentin, Été Sahara,1857, p. 96). 2. Personne faible et de petite taille. Un petit criquet comme Lucien (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 197).Ce petit criquet de femme, (...) pas jolie même, maigre et rageuse (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Femme de Paul, 1881, p. 1222). Rem. Le mot est attesté en emploi adj. dans cette acception. Il y a des hommes si petits, si criquets, si secs (Goncourt, Journal, 1861, p. 983). Prononc. et Orth. : [kʀikε]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. cricket (quand on ne prononce pas t final). Étymol. et Hist. A. 1. 1remoitié xiies. « espèce de sauterelle » criket (Psautier de Cambridge, 104, 34 ds T.-L. [bruchus]); 2. 1837 clé à criquet (Balzac, Corresp., t. 3, p. 255). B. 1. 1650 « petit cheval » (Mén., v. aussi Mén. 1750); 2. 1828-29 « homme malingre » subst. (Vidocq, Mém., t. 3, p. 402); 1861 emploi adj. (Goncourt, loc. cit.); 3. 1863 « mauvais petit vin » (Littré). Dér. de l'onomat. krikk évoquant le bruit strident fait par le grillon, d'où A; clé à criquet, même orig. (malgré FEW t. 16, p. 387a qui en fait un dér. de cric*); cf. les formes réunies ds FEW t. 2, p. 1337 pour le sens de loquet. B 1, 2 en raison de l'impression de maigreur, de chétivité que donne le corps de l'insecte; 3 p. ext. de la notion de faiblesse, de maigreur. Les rapports de A et de B avec les corresp. germ. : néerl. krekel « grillon »; norv., danois krikke, krik « cheval malingre » (v. De Vries, s.v. kriland et krikke) sont obsc. (FEW t. 2, p. 1338a). Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 145; t. 3 1972 [1930], p. 11. |